Une semaine après l’ouverture d’une information pour double assassinat, les deux sœurs d’Allison et leur oncle, le frère de la mère d'Allison Marie-Josée, viennent de se constituer partie civile. Ils entendent ainsi suivre pas à pas l’instruction.
« Nous vivons dans la douleur et la souffrance. » C’est ainsi que les demi-sœurs d’Allison Benitez ont résumé leur vie depuis la disparition de la jeune fille et de leur mère, Marie Josée, survenue le 14 juillet dernier. Accompagnée d’Eric Barbet, leur oncle et frère de Marie-Josée, Roxane et Lydia viennent de se constituer partie civile, comme le rapporte le site du quotidien régional La Dépêche du Midi.
Considérés comme les plus proches des deux disparues de Perpignan, ils entendent ainsi suivre pas à pas les progrès de l’instruction. Jusqu’à présent, les seules informations dont ils avaient connaissance provenaient des fuites judiciaires et relayées dans les médias.
« Les trois personnes que je défends dans ce dossier partagent la même conviction. Elles sont conscientes que l’enquête s’oriente sur une hypothèse criminelle où le légionnaire Francisco Benitez, le père et mari des deux disparues, fait clairement figure de suspect. Mais pour l’instant, nous n’avons aucune preuve contre lui. Nous n’avons pas non plus le mode opératoire », a expliqué Philippe Capsié, l’avocat de cette famille. Toutefois, « Pour Lydia, la fille aînée de Marie-Josée, la culpabilité de Francisco est loin d’être établie. Elle était très attachée à lui. Elle le considérait un peu comme son père », a déclaré l’avocat. « Et tant que sa culpabilité ne sera pas clairement établie, il est hors de question pour elle de se positionner », tient-il à préciser.
La sœur ainée, très proche de Francisco Benitez
Lydia, 36 ans, mère de deux enfants qui vit à Montpellier, a été la plus impliquée dans ce drame familial. C’est elle qui a accompagné Francisco Benitez pour effectuer la déclaration de disparition de sa sœur et de sa mère au commissariat de police de Perpignan, le 22 juillet dernier. C’est également elle qui a accompagné les derniers moments de vie de Francisco Benitez, les 3 et 4 août dernier, en clamant son innocence avant qu’il ne se suicide au petit matin du 5 août.
Lydia, Roxane et Eric ne sont pas seuls à être dans le dossier judiciaire. Une sœur cadette de Marie-Josée, Edwige Barbet, domiciliée près de Marmande, avait initié le mouvement. « Nous nous étions constitués sur le premier chef d’ouverture d’information judiciaire pour disparitions inquiétantes. La procédure a été logiquement prolongée pour les assassinats » précise son avocat, Me Pierre Gwenael. Un ami d’Allison, Alexandre Durand-Gomez, d’est lui aussi constituer partie civile.
Francisco Benitez reste le principal suspect dans cette affaire. Il avait été retrouvé pendu dans les sanitaires de sa caserne le 5 août dernier. Il avait laissé une lettre et une vidéo clamant son innocence et son amour pour sa fille. Le 26 août, l’ADN d’Allison Benitez avait été retrouvé dans un congélateur du domicile familial et dans un lave-linge de la caserne de son père.
Cette semaine, après plusieurs jours de recherches dans une station d’épuration de Port-Leucate dans l’espoir de retrouver les corps des deux disparues, les recherches ont dû être stoppées. Les chiens renifleurs ont été appelés sur une autre mission de détection jugée plus urgente. Ils ne devraient pas revenir sur place avant au moins une dizaine de jours. Ces chiens sont spécialement entraînés pour rechercher des restes et du sang humains. Le terrain sableux a rendu leur travail plus difficile et jusqu’à présent les fouilles sont restées infructueuses. Jeudi dernier, une amie d'Allison a été retrouvée pendue à son domicile. Aucun lien jusqu'à présent n'a pû être établi avec la disparition d'Allison et de sa mère.
Disparues de Perpignan : une amie d'Allison retrouvée pendue
Perpignan : Les premières fouilles menées
Disparues de Perpignan : fouilles dans une station d'épuration
Les corps des deux disparues seraient près de Perpignan