Deux ex-dirigeants de l'ex-entreprise Spanghero de Castelnaudary (Aude), en garde à vue depuis lundi dans l'enquête sur le scandale de la viande de cheval vendue pour du boeuf, ont été déférés vendredi au parquet de Paris, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Les deux hommes, transférés jeudi de Carcassonne à Paris, seront présentés dans la journée à deux juges d'instruction au pôle santé publique du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, qui pourraient les mettre en examen.
L'information judiciaire dont ils sont saisis est ouverte pour "tromperie simple et tromperie aggravée, faux et usage de faux".
Six autres personnes avaient été interpellées mardi dans la même enquête. Elles ont cependant été relâchées mercredi soir sans être inquiétées.
Une seule fait encore partie du personnel de la société, rebaptisée La Lauragaise, mais elle est sur le départ, souligne la nouvelle direction de l'entreprise.
Les gendarmes, opérant sur commission rogatoire des juges parisiens, les ont entendues sur le rôle que la société Spanghero et ses dirigeants ont joué dans un scandale aux ramifications européennes.
L'affaire, partie en février de Grande-Bretagne et d'Irlande, a mis en lumière certains agissements de l'industrie agroalimentaire et l'opacité de ses circuits d'approvisionnement. Elle a provoqué la défiance des consommateurs et une diminution considérable de la consommation de produits surgelés.
Le gouvernement a ouvertement accusé Spanghero d'avoir trompé ses clients en revendant sciemment pour du boeuf de la viande de cheval, qui avait ensuite servi à la préparation de millions de plats cuisinés, comme des lasagnes, pour des marques comme Findus ou la grande distribution.
La société, avec 360 salariés avant l'affaire, ne s'en est jamais vraiment remise et a craint pour sa survie.
Mise en liquidation judiciaire, elle a été reprise par un de ses fondateurs, Laurent Spanghero, et deux partenaires. Ils se sont engagés à sauvegarder 90 emplois pendant au moins deux ans.