Le secrétaire général de Force ouvrière (FO) a indiqué mardi à Matignon qu'un compte pénibilité, financé en partie par les employeurs, serait mis en oeuvre à partir du 1er janvier 2015 dans le cadre de la réforme des retraites.
"Sur la pénibilité, il y aura une participation des employeurs avec la volonté de mettre en place le compte à partir du 1er janvier 2015", a annoncé Jean-Claude Mailly à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et plusieurs ministres à Matignon.
"Ca, c'est quelque chose auquel syndicalement nous sommes très attachés depuis longtemps", a salué M. Mailly, pour lequel sur la pénibilité, "ça avance plutôt dans le bon sens".
"La pénibilité ne peut selon nous être financée que par une cotisation de tous les employeurs" et non des salariés, a toutefois mis en garde le dirigeant de FO. "Il y aura une participation financière des employeurs", a-t-il martelé.
Selon Jean-Claude Mailly, des "bonifications" seraient mises en place pour les salariés actuellement en situation de pénibilité car le compte ne devrait concerner que les nouveaux entrants sur le marché du travail.
"On nous a demandé si nous étions d'accord pour un cadre législatif et nous avons dit oui pour le cadre et après, Michel Sapin (ministre du Travail) nous a confirmé que ce serait (une négociation) par branche", a ensuite confié Philippe Pihet, responsable FO des retraites.
M. Mailly a par ailleurs redit son opposition à toute hausse de la durée de cotisation, envisagée par le gouvernement (43 ans en 2035). "C'est le marqueur de toutes les réformes de retraites depuis 20 ans", a-t-il regretté.
"Aujourd'hui, on entre sur le marché du travail en moyenne à 23 ans et demi, cela veut dire que les jeunes vont partir à taux plein vers 67 ans, je n'appelle pas ça le progrès social", a-t-il dénoncé.
Selon M. Mailly, "ça justifie pleinement le 10" septembre, date d'une mobilisation à l'appel de la CGT, FO, la FSU et Solidaires.
Enfin, "sur le financement, j'ai rappelé que nous n'étions pas opposés à la hausse des cotisations patronales ou salariales", a expliqué le dirigeant syndical.
Mais pour M. Mailly, une éventuelle baisse des cotisations familiales des entreprises devrait être compensée par une hausse sur les retraites ou l'assurance-chômage.
Vers une baisses des cotisations familiales selon Coupé