Le préfet du Maine-et-Loire, à la demande du ministre de l'Intérieur, va saisir le procureur de la République pour apologie de crime contre l'Humanité après les propos polémiques du député-maire (UDI) de Cholet, Gilles Bourdouleix, sur les gens du voyage, a annoncé la préfecture lundi soir dans un communiqué.
"La Justice appréciera les suites pénales à réserver à ces propos", ajoute le communiqué.
Le député-maire de Cholet, où des gens du voyage s'étaient installés illégalement dimanche sur un terrain privé, a provoqué de vives réactions lundi après la publication par Le Courrier de l'Ouest de ses propos sur les tziganes, l'élu disant qu'"Hitler n'en a peut-être pas tué assez".
"Rien ne peut justifier, ni excuser qu'un élu de la République ose une telle référence à la pire barbarie du XX eme siècle", affirme la préfecture dans son communiqué.
En diffusant lundi à la mi-journée un enregistrement sur son site internet, le Courrier de l'Ouest a confirmé que M. Bourdouleix a bien tenu ces propos, alors qu'il se trouvait dans le campement. On y entend le député-maire lancer dans un brouhaha "la loi, elle s'applique". Puis, un peu moins fort, alors que, selon le journal, les gens du voyage à qui il s'adressait avaient tourné les talons, il ajoute: "Comme quoi Hitler n'en a peut-être pas tué assez."
Le journal précise qu'à ce moment-là, M. Bourdouleix était "excédé par des saluts nazis" faits par des gens du voyage, et par "les accusations de racisme". Lundi après-midi, les tziganes ont quitté d'eux-mêmes les lieux à destination de la Vendée, a indiqué la préfecture du Maine-et-Loire.
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Les propos du député-maire ont entraîné nombre de réactions indignées, notamment celle du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui a condamné ces "mots abjects".
Le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, les a condamnés "de la manière la plus formelle". Le secrétaire général de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, a estimé que l'exclusion de l'élu du parti était acquise et devrait être entérinée mercredi, lors de la réunion de son comité exécutif.
Interrogé par l'AFP après la diffusion de l'enregistrement, le député-maire a nié avoir tenu les propos rapportés par le journal. Il s'agit de "propos manipulés par un journaliste avec l'aval de sa rédaction en chef", a-t-il affirmé. 150 caravanes.
Le journaliste présent sur les lieux a "bidouillé un enregistrement en me faisant dire des propos que lui-même venait de me dire", a affirmé M. Bourdouleix, qualifiant le journaliste de "petit merdeux".
Le rédacteur en chef du Courrier de l'Ouest, Bruno Geoffroy, a vivement réagi à cette accusation: "Je n'accepte pas qu'on puisse traiter un journaliste de petit merdeux." Il a souligné "l'honnêteté du travail qui a été fait". "Cela a été fait proprement, dans le respect de tout le monde, y compris de Gilles Bourdouleix que nous sommes allés voir après", a expliqué le rédacteur en chef à l'AFP.
M. Bourdouleix a expliqué avoir dit que "malheureusement, Hitler, il les tuerait ici". "Je ne dis pas qu'il aurait bien fait, je dis seulement que, quelque part, ils ont de la chance, personne ne va les tuer", a-t-il ajouté. Le député-maire a dit avoir "déposé plainte pour diffamation" contre Le Courrier de l'Ouest . Plusieurs associations, dont la Ligue des droits de l'homme, envisagent des poursuites contre l'élu.
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Quelque 150 caravanes s'étaient installées illégalement dimanche à Cholet, selon le maire, qui réclamait leur "évacuation immédiate". Une loi de 2000 impose à toute commune de plus de 5.000 habitants de créer des aires d'accueil pour les populations itinérantes. A Cholet, l'aire de grand passage réservée était fermée en raison de travaux, selon la préfecture. M. Bourdouleix, 53 ans, est le président du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) qui a rejoint l'UDI. Il a déjà été la cible de plaintes, notamment de la Ligue des droits de l'homme, pour ses propos sur les tziganes, contre lesquels il a multiplié les procédures. a