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Vél d'Hiv : la responsabilité de la "France asservie"

Le ministre délégué chargé des Anciens combattants, Kader Arif (2e d), entourés des ministres (de g à d) Victorin Lurel, Christiane Taubira et Nicole Bricq, commémore le 71 ans de la rafle du Vél d'hiv, le 21 juillet 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP] Le ministre délégué chargé des Anciens combattants, Kader Arif (2e d), entourés des ministres (de g à d) Victorin Lurel, Christiane Taubira et Nicole Bricq, commémore le 71 ans de la rafle du Vél d'hiv, le 21 juillet 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP]

Un an après le discours de François Hollande, le ministre délégué chargé des Anciens combattants, Kader Arif, a rappelé dimanche la responsabilité de la "France asservie" dans le crime commis à l'encontre des juifs lors de la grande rafle du Vél d'hiv il y a 71 ans.

Cet événement "est aussi le drame de millions d'hommes, de femmes et d'enfants (...), condamnés au pire (...) sur des critères reflets de la folie humaine, à l'image de cette haine qui animait les architectes de la solution finale. Ceci dans le silence d'une Europe asservie, d'une France asservie", a-t-il exprimé dans un discours au square de la place des Martyrs Juifs du Vélodrome d'Hiver (XVe arrondissement de Paris) à l'occasion de la commémoration de la rafle.

"Dire la vérité ce n’est pas seulement revenir sur le passé. Dire la vérité c’est aussi se saisir du présent et se montrer intraitable avec ceux qui nourrissent le racisme et l’antisémitisme", a-t-il poursuivi, reprenant les mots de François Hollande lors de son discours du 22 juillet 2012: "il ne peut y avoir, et il n’y aura pas, dans la République française, de mémoire perdue".

Le ministre délégué chargé des Anciens combattants, Kader Arif (g), sert la main d'un membre de la communauté juive, à l'occasion de la commémoration des 71 ans de la rafle du Vél d'hiv, le 21 juillet 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP]
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Le ministre délégué chargé des Anciens combattants, Kader Arif (g), sert la main d'un membre de la communauté juive, à l'occasion de la commémoration des 71 ans de la rafle du Vél d'hiv, le 21 juillet 2013 à Paris
 

M. Hollande s'était à l'époque placé dans les pas de Jacques Chirac, premier président à reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation des juifs, alors que le Général de Gaulle puis François Mitterrand s'y étaient toujours refusé, estimant il n'y avait eu, durant l'occupation allemande, qu'une seule France légitime, celle de la France libre.

Parmi les rafles, celle du Vélodrome d'Hiver, dite rafle du Vel' d'Hiv (16-17 juillet 1942), fut la plus massive des arrestations de juifs réalisées en France. Le 17 juillet, en fin de journée, leur nombre s'élevait, pour Paris et la banlieue, à 13.152, selon les chiffres de la préfecture de police.

Cette rafle représente à elle seule plus du quart des 42.000 juifs envoyés de France à Auschwitz en 1942, dont seuls 811 reviendront chez eux après la fin de la guerre. Au total, entre 1941 et 1944, 75.000 juifs de France furent déportés.

Evoquant les "Justes de France", le ministre a salué "ces hommes et ces femmes dont l'amour et le respect d'autrui furent plus fort que la peur et l'endoctrinement", "prêts à donner leur vie pour préserver celle d’un autre".

 
 

Avant de conclure sur un message d'espoir: "Se souvenir pour ne pas oublier. Se souvenir pour éveiller les consciences citoyennes. Se souvenir pour qu’une telle barbarie ne se reproduise jamais. Se souvenir pour construire ensemble un avenir meilleur. Se souvenir pour se retrouver autour d’une mémoire partagée, dans un monde apaisé".

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