L'une des filles d'un nonagénaire marseillais dont la mort pourrait être liée à un défaut de conditionnement du diurétique Furosémide Teva, remplacé par un somnifère, s'était inquiétée de voir que son père, depuis une semaine, "n'arrêtait pas de dormir", a-t-on appris lundi.
"Cela faisait une semaine qu'on trouvait qu'il n'arrêtait pas de dormir, ça nous a alarmés", a dit Jacqueline Pasquali dimanche soir aux micros de M6 et BFMTV.
"Ma soeur a téléphoné au médecin, qui lui a enlevé quelques petits cachets qu'il prenait le soir, mais ça a continué. Il s'étouffait, il avait de l'eau dans les poumons", a-t-elle affirmé.
"Et hier (samedi, ndlr) soir, ça lui a été fatal, il a craché un peu de sang puis le coeur s'est arrêté", a poursuivi Mme Pasquali.
"Même si c'est vrai qu'il était très âgé, ce n'est pas une raison. Qui dit qu'il n'aurait pas tenu quelques années de plus ?", a-t-elle encore dit.
D'après les déclarations aux enquêteurs de l'infirmière qui administrait ce médicament deux fois par jour à l'homme de 91 ans, "il semblerait que l'une des boîtes d'un lot mal conditionné", pouvant contenir non pas le diurétique mais un somnifère, ait été utilisée depuis une semaine, avait indiqué dimanche le procureur Jacques Dallest.
Seuls les examens toxicologiques pratiqués dans les prochains jours, qui détermineront les substances contenues dans le sang de la victime, et l'examen de son dossier médical, pourront désormais orienter l'enquête, ouverte pour "recherche des causes de la mort" par le pôle santé publique du parquet de Marseille.
Les diurétiques sont prescrits dans des cas d'hypertension artérielle et d'oedèmes d'origine cardiaque, rénale ou hépatique, l'arrêt brutal du traitement présentant des risques avérés.
Vendredi, l'Agence du médicament (ANSM) avait alerté sur une procédure de rappel concernant deux lots de ce diurétique du groupe israélien Teva, leader mondial des génériques. Des enquêteurs de l'ANSM étaient attendus lundi sur le site de l'usine de conditionnement à Sens (Yonne).