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Affaire Laetitia : vers la conclusion du procès Meilhon

Dominique Pannetier (c), président de la cour criminelle de Nantes, pendant le procès de Tony Meilhon, le 22 mai 2013 [Frank Perry / AFP/Archives] Dominique Pannetier (c), président de la cour criminelle de Nantes, pendant le procès de Tony Meilhon, le 22 mai 2013 [Frank Perry / AFP/Archives]

Le procès de Tony Meilhon, meurtrier présumé de Laetitia Perrais en janvier 2011, devrait connaître sa conclusion mercredi, épilogue, deux ans et demi après les faits, à l'"affaire" Laetitia, hors norme et cruelle.

L'avocate générale Florence Lecoq doit prononcer son réquisitoire à l'ouverture de l'audience à 09H00 devant la cour d'assises de Loire-Atlantique, puis Me Fathi Benbrahim, avocat de la défense, prononcera sa plaidoirie.

Les six jurés se retireront alors avec la cour pour délibérer et décider la culpabilité ou non de l'accusé des faits d'enlèvement suivi de meurtre pour lesquels il est poursuivi. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Une peine que, du reste, il a lui-même réclamée au cours des débats qui ont débuté le 22 mai.

Au fil des audiences, des rapports des médecins légistes, des experts en accidentologie, des témoins, les derniers moments de la victime se sont dessinés, malgré quelques zones d'ombres, que l'accusé a refusé d'éclairer.

Le 18 janvier 2011, Laetitia Perrais, 18 ans, sort de son service dans un hôtel restaurant de la Bernerie-en-Retz, près de Pornic (Loire-Atlantique). Elle rejoint un homme de 31 ans, Tony Meilhon, sorti de prison en février 2010, qu'elle a rencontré l'après-midi même.

La jeune femme, avec qui la vie n'a pas été tendre, a été placée en foyer avec sa soeur jumelle Jessica à l'âge de 8 ans, puis en famille d'accueil, chez Gilles Patron où elle habite encore, depuis 2005.

Laetitia, décrite comme réservée, timide, selon ses proches, est également désespérée, au moment où sa route croise celle de Tony Meilhon. Aucun de ses proches ne le soupçonne et on ne le saura qu'après sa mort et la découverte de lettres testamentaires indiquant clairement des intentions suicidaires.

Un croquis représentant Tony Meilhon lors de son procès, le 22 mai 2013 au palais de justice de Nantes [Benoit Peyrucq / AFP/Archives]
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Un croquis représentant Tony Meilhon lors de son procès, le 22 mai 2013 au palais de justice de Nantes
 

C'est cet état d'esprit, sans doute, qui explique qu'elle ait suivi, à l'encontre de toutes ses habitudes jusque-là, elle qui ne buvait ni ne fumait et ne sortait pratiquement pas, cet inconnu.

Meilhon évoque un "Monsieur X"

Ce soir là, elle a bu, elle a fumé un peu de haschich et même sniffé un peu de cocaïne. Elle a suivi Tony Meilhon au bar "le Barbe Blues", assisté à une bagarre d'ivrognes, puis dans un autre bar à Pornic, bu du champagne.

Puis Tony Meilhon l'a emmenée dans sa voiture au lieu-dit "Le Casse-pot" où il habitait, sur une commune voisine. Ils y auraient eu, selon lui, un relation intime interrompue précocement du fait de la jeune femme, ce qui fâche Tony Meilhon, qui insiste. Et pourtant il l'a raccompagnée jusqu'à son scooter, à la Bernerie-en-Retz.

Et tout a basculé.

Faisant demi-tour, feux éteints à minuit, l'homme a changé d'avis.

Tony Meilhon affirme avoir voulu rapporter une paire de gants. Mais Laetitia aurait aussi pu lui annoncer son intention de porter plainte pour ce qui venait de se passer entre eux.

Peu après 1 heure du matin, son scooter est percuté, légèrement, à quelques dizaines de mètres de l'entrée de sa maison.

Laetitia est blessée au mollet, selon les experts qui affirment que si elle s'est alors évanouie, ce ne peut avoir été que "quelques secondes".

Tony Meilhon, lui, affirme que l'accident était involontaire, qu'il l'a crue morte, puis a voulu déguiser sa mort en meurtre. En l'étranglant et la poignardant plus de 40 fois.

De même, il affirme avoir fait appel à un tiers, "Monsieur X", pour la démembrer. Aucune place pour celui-ci dans l'instruction de deux ans et demi.

Le corps de Laetitia sera retrouvé dans deux étangs, le 1er février 2011 puis le 9 avril suivant. Le viol n'a pas été prouvé.

"L'affaire" Laetitia a été amplifiée par l'intervention du chef de l'Etat Nicolas Sarkozy qui, mettant en cause le suivi judiciaire selon lui défaillant de Tony Meilhon, avait déclenché, début février 2011, une fronde sans précédent des tribunaux français.

Qui est Tony Meilhon ?

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