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Tony Meilhon arrogant et provoquant devant la cour d'assises

Croquis d'audience montrant Tony Meilhon, le meurtrier présumé de Laetitia Perrais, lors de son procès à Nantes, le 22 mai 2013 [Benoit Peyrucq / AFP/Archives] Croquis d'audience montrant Tony Meilhon, le meurtrier présumé de Laetitia Perrais, lors de son procès à Nantes, le 22 mai 2013 [Benoit Peyrucq / AFP/Archives]

Tony Meilhon n'a pas hésité à sourire et provoquer, modifiant au besoin sa version des faits, mardi, devant la cour d'assises de Loire-Atlantique, à l'écoute des rapports des médecins-légistes sur la mort de de Laetitia Perrais, 18 ans, qu'il est accusé d'avoir tuée et démembrée en janvier 2011.

Le travail des légistes a été compliqué par le fait que le corps démembré a été retrouvé en deux fois - la tête et les membres le 1er février 2011 et le tronc le 9 avril suivant. Mais certains faits établis par leurs rapports ont tout de même contraint l'accusé à faire évoluer la nouvelle version des faits qu'il défend depuis l'ouverture de son procès, le 22 mai.

Tous concluent à un étranglement mortel, violent, qui a entraîné la mort de la jeune femme en quelques minutes seulement. Cet étranglement a été précédé ou accompagné de coups de couteaux, 44 au total, plus ou moins profonds, dont certains portés après la mort.

Au sujet des blessures liées à l'accident de scooter de Laetitia Perrais avec la voiture de Tony Meilhon, à la suite duquel ce dernier soutient l'avoir crue morte, les experts ont souligné qu'elles étaient sans gravité. S'ils ne peuvent tout à fait écarter une perte de connaissance, celle-ci aurait été "très brève, à peine quelques secondes", a soutenu le Dr Renaud Clément.

Pas assez pour coller avec ce qu'affirme Tony Meilhon : la croyant morte, il l'aurait mise dans son coffre puis, peu après, enroulée dans une bâche pour ne pas tacher sa voiture, alors que l'accident avait seulement entraîné une abrasion des chevilles de la jeune fille.

L'accusé soutient ensuite l'avoir emportée dans un bois où il l'aurait frappée, alors qu'elle était inconsciente, à coups de couteaux pour faire croire à un enlèvement suivi de meurtre.

Devant l'évidence de l'étranglement mortel apportée par les experts - Tony Meilhon soutenait jusque là la thèse d'une tentative d'étranglement non mortel, du fait d'une frustration sexuelle un peu plus tôt dans la soirée - il a dû notablement modifier sa version.

Des membres du GIPN surveillent la cour d'assises où a lieu le procès de Tony Meilhon, le 22 mai 2013 à Nantes [Frank Perry / AFP/Archives]
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Des membres du GIPN surveillent la cour d'assises où a lieu le procès de Tony Meilhon, le 22 mai 2013 à Nantes
 

Il a admis, sur un ton à la limite du désinvolte, que "ça se pourrait", ou qu'il l'a "apparemment" étranglée.

"Je sais, j'étais sur place"

Sérieux et cherchant plutôt à convaincre de sa sincérité jusque-là, il a nettement souri à plusieurs reprises en dépit du contexte profondément macabre, n'hésitant pas à provoquer.

La mère de Laetitia Perrais, présente au début de l'exposé, a dû sortir.

Placé devant les contradictions que lui opposent les expertises, Tony Meilhon, réplique : "Moi, je sais, j'y étais, j'étais sur place (...) la science n'est pas exacte en tout point".

Mais il est obligé de reconnaître la succession de ses versions, qui s'adaptent, depuis le début de l'instruction, aux preuves qu'on lui oppose : "dans un premier temps, j'ai supposé qu'elle était décédée dans l'accident; dans un deuxième temps, j'ai supposé qu'elle était décédée dans une bâche; mais apparemment, non, elle est décédée suite à un étranglement".

Il conteste aussi, face au Dr Clément, les traces de défense (des bleus sur le dessus des mains) que portait la victime, qu'elle aurait pu se faire, selon lui en tombant, ou un peu plus tôt, en travaillant...

"Tout le monde chipote pour trouver une autre version", que la mienne, se plaint-il.

Quand Me Cécile de Oliveira, l'avocate de Jessica, la soeur jumelle de Laetitia Perrais, se lève pour l'interroger, il sourit carrément.

A ses interrogations, il répond : "je vais dire oui à tout puisque c'est ça que vous voulez entendre; oui, je l'ai frappée; oui, je lui ai donné des coups de couteau; oui, je l'ai découpée... Vous êtes contente ?".

A l'avocate générale, Florence Lecoq, qui lui rappelle les quarante-quatre coups de couteau relevés, il dira : "Cela me choque quarante-quatre..., c'est énorme... J'ai pas compté, moi."

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