Le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, a déploré lundi l'achat par la France de deux drones de surveillance américains, soulignant que les industriels européens, disposant de la technologie, attendent toujours le lancement d'un programme européen.
"Nous sommes inquiets. Voir acheter des drones américains sans avoir au même moment un réel lancement de programme européen ou franco-britannique ou franco-allemand, cela ne peut pas nous réjouir", a-t-il déclaré à l'AFP en marge du salon de l'aviation d'affaires Ebace, à Genève.
"A l'heure où on nous dit qu'il va falloir faire des efforts, qu'il va y avoir des restrictions sur certains programmes (militaires), on nous dit, on ne peut pas aller chercher la technologie (des drones de surveillance) chez vous alors qu'elle existe", a-t-il ajouté.
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a justifié dimanche l'achat par la France de deux drones de surveillance aux Etats-Unis en expliquant que la France avait "raté le rendez-vous des drones" et confirmé des discussions avec Israël pour l'achat d'autres appareils.
M. Le Drian a en outre insisté sur la nécessité de "se préparer à construire au niveau européen des drones d'une nouvelle génération susceptible d'être les remplaçants des drones" qui sont sur le point d'être achetés.
Eric Trappier a souligné que, sur ce point, pour l'heure aucun besoin n'a été défini.
"Je n'ai pas vu de besoins communs exprimés vers nous (industriels) qui couvrent les besoins allemands, français et britanniques. Cette demande n'existe pas", a-t-il commenté.
"Si elle existait, il n'y aurait pas de problème pour faire un drone entre les industriels. Bae Systems, EADS et Dassault pourraient trouver un terrain d'entente dès lors que les pays auraient émis un besoin commun", a-t-il assuré, soulignant que les industriels discutaient déjà entre eux.