Le trafic d’animaux de compagnie se classe troisième plus gros trafic au monde, après la drogue et les armes à feu. Chaque année en France, plus de 300.000 chiens sont vendus illégalement. La Cellule Anti-Trafic, organe de la SPA fêtant son 20ème anniversaire en 2013, réclame un sursaut face à une réalité qui s’aggrave.
Depuis 20 ans, sa lutte n’a pas faibli. La Cellule Anti-trafic (CAT), antenne spécialisée de la Société Protectrice des Animaux (SPA), a été créée en janvier 1993 en réponse au développement du trafic d’animaux domestiques. Ce service, qui se veut unique en France, est composé de six membres permanents pour couvrir tout le territoire national et les pays européens voisins. Aujourd’hui, sa directrice et fondatrice Brigitte Piquetpellorce tire la sonnette d’alarme : malgré les nombreuses réussites de l’association, le trafic d’animaux reste un fléau qui ne cesse de croitre.
Chaque année, la CAT sauve près de 500 chiens et chats « de l’enfer », selon les termes de sa fondatrice. Avec plus de 200 enquêtes annuelles diligentées en France et un total de 50 à 80 plaintes, la CAT lutte contre les vols, les importations illégales, la maltraitance, les mauvaises conditions de détention et plus particulièrement contre les combats de chiens. Cette véritable économie souterraine représenterait plus d’1 milliards d’euros de chiffre d’affaire.
La « Cellule » a pendant vingt ans réussi à travailler de concert avec les enquêteurs, la gendarmerie et les douaniers, montant de gros dossiers contre des éleveurs clandestins, poussant parfois la justice à condamner avec force. Par exemple, en 2012, deux époux d’éleveurs du Maine et Loire avaient été condamnés à deux ans de prison ferme pour l’homme et 12 mois avec sursis pour sa compagne et 80 000 euros d’amende. Plus de 180 chiens et chats avaient été trouvés dans de petites cages insalubres, sans eau, ni nourriture.
Malgré plusieurs grandes affaires et un travail de terrain constant, la Cellule Anti-Trafic ne peut agir seule et souffre « d’une justice peu adaptée aux animaux », a confié Brigitte Piquetpellorce. De même, l’association ne peut se porter juridiquement partie civile qu’en cas de mauvais traitement et actes de cruauté.
Dans certains cas d’élevages clandestins ou de reproduction intensive, la complexité de la procédure judiciaire et l’absence de sanctions trop dissuasives entrainent des saisies d’animaux qui interviennent trop tard. Aujourd’hui, après 20 ans d’existence, la SPA espère obtenir la création d’un Office Central de Lutte contre le Trafic des Animaux au sein de la Gendarmerie Nationale.
Trafic de chiens : la France dans le collimateur
Jeté dans une poubelle, un chien doit à la vie à un ticket de loterie