En direct
A suivre

Quatre ans requis pour une agression "anti-blanc"

Le quai du RER B à la gare de Nord à Paris [Thomas Samson / AFP/Archives] Le quai du RER B à la gare de Nord à Paris [Thomas Samson / AFP/Archives]

Le parquet a requis vendredi quatre ans de prison, dont trois ferme, à l'encontre du co-auteur d'une violente agression dans le RER, jugé en correctionnelle à Paris, et a retenu la qualification d'acte à caractère raciste sur la foi d'affirmations de témoins évoquant l'insulte "sale blanc".

Le prévenu, blanc lui-même, a admis l'agression mais réfute avoir proféré des insultes racistes, relevant que la victime n'a imputé ces propos qu'au second agresseur, en fuite et non identifié à ce jour.

En septembre 2010, la victime avait été frappée par une première personne, que connaissait le prévenu, présent à l'audience, sur le quai du RER à la station Gare du Nord.

Mis à terre, le premier agresseur avait reçu l'aide d'un autre homme qui, après avoir frappé la victime, lui avait asséné un coup avec un objet contondant (qui n'a pas été identifié), causant une plaie de quinze centimètres de long sur la joue.

Alors que les deux agresseurs prenaient la fuite, ils auraient traité la victime de "sale blanc" et de "sale Français", selon plusieurs témoins, même si certains n'imputent ces propos qu'au co-auteur et non pas au prévenu.

La Ligue internationale contre le racisme et l'anti-sémitisme (Licra) s'était portée partie civile dans ce dossier.

"Je ne vois pas pourquoi, aujourd'hui, parce que les propos sont de traiter un blanc de sale Français, il ne faudrait pas faire application de la loi", a expliqué la représentante du ministère public, pour qui "la loi est la même pour tout le monde".

"Nier l'existence du racisme anti-blanc est dangereux", avait déclaré, avant l'audience, Me Mario-Pierre Stasi, avocat de la Licra.

"La loi ne prévoit pas que l'on se préoccupe de la pigmentation de la peau de l'auteur d'un acte raciste", a déclaré Maître Stasi durant l'audience, alors que se posait la question de savoir pourquoi un Blanc pouvait avoir proféré des propos racistes à l'égard d'un autre blanc.

"On essaye de faire de ce dossier ce qu'il n'est pas", a fait valoir Maître Grégoire Etrillard, l'avocat du prévenu présent à l'audience, invitant à le ramener à de plus "justes proportions".

"Le sujet, c'est qu'en l'espèce, mon client n'a pas proféré, ni entendu, d'insultes à caractère raciste", a-t-il ajouté.

Le jugement a été mis en délibéré au 21 juin.

 

Najat Vallaud-Belkacem a t-elle évoqué le racisme anti-blanc dans son livre ?

Copé dénonce un racisme anti-blanc

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités