Une peine de huit mois de prison, dont cinq avec sursis, a été requise mardi à l'encontre de Marc Machin dans une affaire de vol de téléphone portable, cinq mois après son acquittement pour un meurtre qu'il n'a pas commis.
La partie ferme de cette peine est aménageable, a précisé le procureur, qui a requis la même peine à l'encontre du coprévenu de Marc Machin.
La décision devrait être rendue en fin d'après-midi.
L'affaire jugée mardi devant le tribunal correctionnel de Paris concerne une affaire de vol de téléphone portable entre anciens détenus.
Le procureur a estimé que les faits concernant Marc Machin pouvaient être qualifiés de recel et de violence.
Il est question d'un téléphone portable que son coprévenu est accusé d'avoir volé fin janvier lors d'une altercation. Marc Machin a reconnu avoir giflé la victime.
Il avait été retrouvé avec le téléphone quelques jours plus tard et avait raconté en garde à vue avoir projeté de le revendre.
"Marc Machin a peut-être ce syndrome du toujours coupable", a plaidé son avocat, Me Louis Balling, estimant que son client a "ce travers de penser que tout le monde connaît tout sur lui".
L'avocat a souligné les longues années passées en détention par Marc Machin, "ce passé là, cette prison qui ne l'a pas construit".
"Vous allez enfin laisser le soin à celui-là de se prendre en main", a plaidé Me Balling, demandant au tribunal de ne pas prononcer de peine ferme, même aménagée.
Tandis que Marc Machin s'est exprimé à voix basse devant le tribunal, de manière difficilement audible, son coprévenu a expliqué se "sentir coupable de ce qui est arrivé", estimant que son ami, qu'il a parfois appelé "M. Marc", ne "mérite aucune peine".
Marc Machin, 30 ans, avait été libéré en octobre 2008 après avoir passé près de sept ans en prison.
Disculpé du meurtre survenu en décembre 2001 de Marie-Agnès Bedot à Neuilly-sur-Seine par le véritable auteur du crime et par l'ADN, il a été acquitté définitivement le 20 décembre 2012 à l'issue de son procès en révision aux assises de Paris.
Entre-temps, en 2009, il avait été interpellé pour trois agressions sexuelles, pour lesquelles il a été condamné en mai 2010 à trois ans de prison.
Il avait bénéficié d'une libération conditionnelle en décembre 2011 mais, n'ayant pas respecté le suivi socio-judiciaire de cinq ans auquel il était astreint, était rapidement retourné en prison.
Il en était sorti à l'automne 2012, quelques semaines avant son procès en révision.