Cinq prévenus, cinq mille plaignantes, dont plusieurs centaines devraient être présentes, un centre des congrès réquisitionné, un budget de 800 000 euros… C’est un procès hors norme qui doit s’ouvrir aujourd’hui au Parc Chanot, à Marseille.
Celui, très attendu, des prothèses mammaires frauduleuses Poly Implant Prothèse (PIP). Cinq dirigeants de l’entreprise du Var, dont le fondateur Jean-Claude Mas, vont devoir s’expliquer durant un mois sur la production, pendant dix ans, d’implants remplis d’un gel de silicone fait «maison». Non conforme et moins cher à fabriquer, il aurait entraîné des ruptures de prothèses responsables d’irritations.
Un scandale au retentissement international : si 30 000 femmes sont concernées en France, il y en a dix fois plus dans le reste du monde, selon les estimations.
Mais à peine a-t-il démarré que ce procès PIP est déjà critiqué. Parmi la défense, certains accusent la juridiction marseillaise de partialité et réclament le dépaysement de l’affaire. L’avocat de Jean-Claude Mas, lui, demande le renvoi du procès pour vice de procédure.
Et côté parties civiles, on regrette déjà l’absence sur le banc des accusés des autorités sanitaires, des chirurgiens ou de TÜV, le groupe allemand certificateur des prothèses. Sans compter un autre écueil : la non-indemnisation des victimes, puisque les prévenus n’en auraient pas les moyens.
Prothèses PIP : des victimes "marquées à vie"