En direct
A suivre

Spectaculaire évasion dans le nord de la France

Un gardien de prison [Miguel Medina / AFP/Archives] Un gardien de prison [Miguel Medina / AFP/Archives]

Le braqueur Redoine Faïd s'est évadé samedi de manière spectaculaire, à l'aide d'explosifs après avoir pris en otage quatre surveillants de la prison de Sequedin (Nord), où il était détenu après une tentative d'attaque à main armée qui avait coûté la vie à une policière municipale en mai 2010.

Cette évasion, qualifiée d'"acte de guerre" par les syndicats de surveillants, a débuté vers 08H30, lors d'un parloir où ce "détenu particulièrement dangereux" selon le procureur de Lille, a pris quatre surveillants de la maison d'arrêt en otage, avant de quitter l'établissement une demi-heure plus tard, au terme d'un scénario digne d'un roman policier.

Tous les otages ont été libérés sur l'itinéraire de fuite de Redoine Faïd, et sont sains et saufs, a déclaré Frédéric Fèvre, procureur de la République de Lille, lors d'un point-presse.

Extrêmement choqués, ils ont été placés en observation médicale, mais trois d'entre eux avaient pu sortir de l'hôpital en milieu d'après-midi. Une cellule de crise a été mise en place dans l'établissement pénitentiaire.

Selon le procureur, Redoine Faïd est armé et muni d'explosifs, mais il ne précise par leur origine ni comment il s'est procuré une arme.

L'avocate de l'ex-femme de Redoine Faïd a formellement démenti auprès de l'AFP que cette dernière se soit rendue à la prison ce samedi matin, comme cela a été évoqué dans un premier temps.

Selon une source syndicale, Redoine Faïd devait rencontrer son frère lors d'un parloir, sans qu'on sache si la rencontre avait pu avoir lieu avant l'évasion.

Vue prise le 21 mai 2010 à la mairie de Villiers-sur-Marne, du cahier de condoléances en mémoire d'Aurélie Fouquet, la policière municipale tuée la veille lors d'une fusillade [Olivier Laban-Mattei / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Vue prise le 21 mai 2010 à la mairie de Villiers-sur-Marne, du cahier de condoléances en mémoire d'Aurélie Fouquet, la policière municipale tuée la veille lors d'une fusillade
 

Une femme, qui rendait visite à son fils à la maison d'arrêt de Sequedin et qui a entendu l'explosion, a dit avoir vu "un homme être emmené avec des menottes".

"Je croyais que c'était ma dernière heure. Tout d'un coup, tout a sauté. Tous les murs ont bougé, même les carreaux des portes. J'ai eu vraiment peur", a témoigné Rose Lafont.

Il y aurait eu cinq explosions, détruisant cinq portes de l'établissement, a précisé Etienne Dobremetz, du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa.

Redoine Faïd aurait ensuite pris la fuite à bord d'un premier véhicule, qu'il a abandonné et aurait incendié sur l'A25 à hauteur de Ronchin, puis est monté dans un second véhicule qui était activement recherché, selon la préfecture du Nord.

Il aurait d'abord relâché un des otages juste après avoir quitté la prison, puis un autre quelques centaines de mètres plus loin, au niveau d'un pont, et enfin les deux derniers au niveau de la route nationale 41, selon M. Dobremetz.

Des policiers mènent l'enquête le 13 avril 2013 après l'évasion de Redoine Faïd de la prison de Sequedin [Francois Lo Presti / AFP]
Photo
ci-dessus
Des policiers mènent l'enquête le 13 avril 2013 après l'évasion de Redoine Faïd de la prison de Sequedin
 

La police judiciaire de Lille et l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), co-saisis de l'enquête, recherchaient d'éventuelles complicités dont aurait pu bénéficier le fugitif.

"Tous les policiers sont mobilisés et le maximum sera fait pour retrouver l'intéressé le plus rapidement possible", a affirmé le procureur.

Faïd, 40 ans, qui se présente comme un braqueur repenti, est soupçonné par la police d'être le maître d'oeuvre d'un projet d'attaque à main armée qui avait coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet, 26 ans, en mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).

Il avait publié fin 2010 un livre où il raconte son itinéraire de délinquant des cités s'y affirmant spécialiste - mais ayant tourné la page - des attaques de fourgons blindés.

Faïd avait échappé de peu en janvier 2011 à la police lors d'une série d'interpellations, avant d'être arrêté quelques mois plus tard, en juin, près de Lille.

"Je n'ai pas été étonné à l'annonce de son évasion. Cela dit, rien ne me le laissait penser", a déclaré à l'AFP Me Jean-Louis Pelletier, avocat de Redoine Faïd.

 
 

Les syndicats ont dénoncé samedi un "acte de guerre", le syndicat FO-Pénitentiaire allant jusqu'à réclamer la démission "dès aujourd'hui" du directeur de l'administration pénitentiaire et du ministre de la Justice.

La garde des Sceaux Christiane Taubira devait arriver sur place samedi vers 16H30.

"Il faut qu'on nous donne les moyens une bonne fois pour toutes de gérer ce genre d'individu et je pense que ça passera par la construction d'établissements spécialisés et destinés à recueillir ce genre d'individu", a réclamé M. Dobremetz, pour qui la prison de Sequedin n'est "pas adaptée" à des détenus "dangereux".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités