Les avocats des deux ex-employées municipales de Draveil (Essonne), qui accusent le maire (UMP) Georges Tron de viols, ont annoncé jeudi à l'AFP le dépôt d'une nouvelle plainte à l'encontre de l'élu, pour subornation de témoins.
Les deux femmes dénoncent, par le biais de leurs avocats Me Yaël Mellul et Me Vincent Ollivier, des pressions et menaces exercées, directement ou indirectement par M. Tron "à l'encontre de plusieurs personnes, ce afin de les dissuader de déposer ou d'orienter leurs témoignages".
Dans leurs plaintes, qu'ils ont indiqué avoir envoyé jeudi au procureur de la république d'Évry, et dont l'AFP a obtenu copie, les avocats reprochent à Georges Tron d'avoir "organisé au sein de sa mairie (...) de véritables services de rédaction et production d'attestations, et de sessions de préparations aux auditions des témoins".
"Plusieurs dizaines de personnes, dont un certain nombre faisant partie du personnel de la mairie se sont ainsi vues invitées à rédiger des attestations, toutes conçues sur le même modèle, toutes adressées depuis le même bureau de poste et toutes envoyées à la même adresse erronée", continuent Me Mellul et Me Ollivier.
Ils ajoutent que "ces circonstances ont été relevées par les services enquêteurs et mentionnées dans le rapport de synthèse dressé à l'issue de l'enquête préliminaire".
Pour l'avocat de Georges Tron, Me Olivier Schnerb, il s'agit d'une "ultime tentative de survie artificielle du dossier (...) tandis que les juges d'instruction ont notifié il y a plusieurs mois la fin de l'instruction, que la chambre de l'instruction a rejeté les demandes d'actes complémentaires des avocats des plaignantes et tandis que la défense attend sereinement les réquisitions".
"En termes militaire et humoristique, cela s'appelle: +continuer de tirer pour faire croire à l'ennemi qu'on a encore des munitions+", a-t-il commenté.
Georges Tron, 55 ans, a été mis en examen en juin 2011 pour viols et agressions sexuelles en réunion et par personne ayant autorité. Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
La fin de cette instruction a été notifiée en octobre 2012. Le parquet d'Évry doit désormais requérir un renvoi devant la justice ou un non-lieu.
Cette affaire avait conduit M. Tron à démissionner de son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique en mai 2011. En juin 2012, il a perdu son siège de député, ravi par le socialiste Thierry Mandon.