Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a annoncé jeudi une baisse de 8% de la mortalité routière en 2012, historique depuis 1948, précisant par ailleurs que l'obligation d'un éthylotest dans la voiture était reportée "sine die".
3.645 personnes ont été tuées sur les routes en 2012, soit 318 vies épargnées par rapport à 2011, a déclaré le ministre en présentant le bilan annuel des accidents de la route.
C'est "le plus bas niveau de tués" depuis 1948, année où ils ont commencé d'être officiellement comptabilisés, a-t-il ajouté.
La chute de la mortalité routière est la conséquence d'une diminution marquée dans deux catégories d'usagers, a-t-il argumenté: les motards (-14,5%) et les automobilistes (-8,6%).
Elle a "profité" aux enfants et aux adolescents, a encore dit M. Valls en réaffirmant son objectif de "diviser par deux d'ici à 2020" ce nombre et en appelant à "sans cesse poursuivre nos efforts".
M. Valls a créé la surprise en annonçant par ailleurs le report "sine die" de l'obligation d'avoir un éthylotest dans les voitures. Il attend, a-t-il expliqué, les conclusions du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) qui a créé un groupe de travail sur l'alcool au volant.
Ces éthylotests sont de plus en plus controversés notamment pour leur fiabilité et leur prix, ainsi que l'a rappelé son président Armand Jung qui doit rendre ses premières conclusions d'ici la mi février. Le gouvernement fera connaître sa décision par la suite, selon le ministre.
M. Valls avait déclaré fin 2012 qu'il reportait l'entrée en vigueur de la verbalisation au 1er mars 2013 pour défaut d'éthylotest, dont la présence était obligatoire depuis le 1er juillet dans tout véhicule terrestre à moteur circulant en France, à l'exception des cyclomoteurs. En cas d'absence, il en aurait coûté 11 euros à partir du 1er mars.
"Zéro alcool"
Le nombre des personnes blessées et hospitalisées a également diminué respectivement de 6,9% et 7,9%, a encore détaillé le ministre pour qui la situation par catégories d'usagers est "contrastée".
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La baisse du nombre de tués est due "pour beaucoup", selon lui, à la baisse de la mortalité des usagers de véhicules particuliers (- 6,9%) et de motocyclistes (- 14,5%). Si elle diminue chez les piétons (- 7,1%), elle augmente chez les cyclistes de 9,9%.
23% des personnes décédées en 2012, a encore fait valoir M. Valls, le sont sur des deux roues motorisés qui ne représentent pourtant que 3% du trafic.
Il y a aussi, a-t-il observé, des "inégalités entre les sexes et les âges": trois fois plus d'hommes que de femmes décèdent et 21% appartiennent à la classe d'âge des 18-24 ans.
Le ministre a "salué" le comportement des Français ainsi que les efforts des précédents gouvernements de droite dans la lutte contre l'insécurité routière.
Sur le "zéro alcool" au volant, singulièrement pour les jeunes, une idée critiquée par des associations de sécurité routière et d'automobilistes, il "faut explorer toutes les pistes " et "le gouvernement décidera", a-t-il prudemment avancé.
40 millions d'automobilistes, dans un communiqué, a estimé que ce bilan "vient contredire les +théorèmes+ défendus par les détracteurs de l'automobile".
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