La militante basque française Aurore Martin, incarcérée en Espagne depuis début novembre, va être remise en liberté par les autorités espagnoles contre le versement d'une caution de 15.000 euros, vraisemblablement samedi, a-t-on appris vendredi auprès de son avocate, Amaia Recarte.
Selon Me Recarte, Aurore Martin sera remise en liberté dès le paiement de la caution. La décision a été prise par les magistrats de l'Audiencia Nacional, la plus haute juridiction espagnole, a-t-elle ajouté. "Les banques sont fermées à cette heure-ci. Nous allons déposer l'argent demain (samedi) matin", a expliqué le conseil.
La décision a été prise vendredi matin par trois juges de l'Audiencia Nacional.
Aurore Martin, 33 ans, avait déjà déposé une première demande de remise en liberté devant la justice espagnole dans la foulée de son incarcération, début novembre. Elle avait été rejetée par le juge qui l'avait incarcérée.
Aurore Martin a été arrêtée le 1er novembre dans les Pyrénées-Atlantiques puis remise aux autorités espagnoles en application du mandat d'arrêt européen émis par Madrid, dont elle faisait l'objet depuis 2010.
Madrid lui reproche d'avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna. Ce parti, considéré comme le bras politique de l'organisation séparatiste basque ETA, est interdit de l'autre côté des Pyrénées alors qu'il est légal en France.
Polémique
Son interpellation avait suscité un tollé notamment parmi les élus, y compris socialistes, du Pays basque.
"Sa libération est pour nous une très heureuse nouvelle, mais nous dénonçons cette caution qui s’apparente à une rançon de la part de l’Etat espagnol. Nous voulons remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées pour dénoncer l'arrestation et l'incarcération d'Aurore", a réagi Batasuna dans un communiqué diffusé à Bayonne.
Le gouvernement a démenti toute intervention dans ce dossier, alors que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a été la cible de critiques de la part des soutiens de la militante et de personnalités de gauche, qui le soupçonnaient d'avoir donné son feu vert à l'opération.