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Marc Machin "impatient" d'être réhabilité

Marc Machin et son avocat Louis Balling à la cour d'assise de Paris Marc Machin et son avocat Louis Balling à la cour d'assise de Paris [Fred Dufour / AFP]

Marc Machin, qui comparait depuis lundi matin à son procès en devant la cour d'assises de Paris après près de sept ans en prison pour un commis par un autre, est "très impatient" d'être réhabilité, a dit son avocat.

Sa condamnation pour meurtre ayant été annulée et un autre homme, David Sagno, condamné pour les faits, Marc Machin, 30 ans, devrait devenir la huitième personne en France depuis la seconde guerre mondiale à être acquittée d'un crime à l'issue d'un procès en révision.

A son arrivée au Palais de Justice, Marc Machin, cheveux ras, barbe naissante, s'est refusé à toute déclaration devant la presse.

Marc Machin, arrive le 17 décembre 2012 à la cour d'assise de Paris, pour son procès en révision [Fred Dufour / AFP]
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Marc Machin, arrive le 17 décembre 2012 à la cour d'assise de Paris, pour son procès en révision
 

Devant la cour, après avoir décliné son identité, il a précisé qu'il était logé par une association dans le XIIIe arrondissement de Paris, et n'avait pas de profession "pour le moment".

La présidente, Blandine Froment, a ensuite procédé au tirage au sort des jurés et à l'appel des témoins.

Devant la presse, l'avocat de Marc Machin, Me Louis Balling, l'a dit "très impatient" d'être réhabilité, "après des années de procédure".

"J'aimerais que les interlocuteurs s'interrogent et se repositionnent par rapport à ce qui a été une conviction, pour rendre à Marc la réalité, qui est qu'il est innocent", a dit Me Balling en allusion aux policiers qui doivent témoigner mardi.

A 19 ans, Marc Machin, qui avait déjà à son casier des actes de violence et deux agressions sexuelles, avait avoué en garde à vue le meurtre de Marie Agnès Bedot, une mère de famille de 45 ans tuée à coups de couteau au Pont de Neuilly, le 1er décembre 2001. Une jeune femme avait en outre dit l'avoir vu à proximité du lieu du crime ce matin là.

ADN

Croquis d'audience réalisé le 20 février 2012 de David Sagno,  au premier jour de son procès devant la Cour d'assises des Hauts-de-Seine à Nanterre [Benoit Peyrucq / AFP/Archives]
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Croquis d'audience réalisé le 20 février 2012 de David Sagno, au premier jour de son procès devant la Cour d'assises des Hauts-de-Seine à Nanterre
 

Bien qu'il ait ensuite rétracté ses aveux, qu'aucune expertise ADN ne l'ait impliqué et qu'une autre femme ait été tuée au même endroit avec un tesson de bouteille alors qu'il était en détention provisoire, il avait été condamné aux assises en 2004, puis en appel en 2005, à 18 ans de réclusion criminelle.

Mais en mars 2008, un SDF de 33 ans, David Sagno, s'était accusé des deux meurtres du Pont de Neuilly. Il avait donné des détails précis sur les crimes et son ADN avait été retrouvé sur les deux victimes. En février 2012, il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.

La procédure de révision de sa condamnation enclenchée, Marc Machin est sorti de prison le 7 octobre 2008. En avril 2010, la Cour de révision a annulé sa condamnation et ordonné un nouveau procès, destiné à le blanchir définitivement.

Le procès est prévu sur cinq jours mais pourrait s'achever plus tôt, a dit la présidente.

Plusieurs personnes citées par la défense ou par l'avocate générale, Maryvonne Caillebotte, n'étaient pas présentes.

Le policier de la brigade criminelle qui avait recueilli les aveux de Marc Machin à la fin de sa garde à vue a fourni un certificat médical attestant qu'il ne pouvait pas se déplacer. "Ca pose un vrai problème", a estimé Me Balling, demandant que le policier témoigne par visioconférence.

Au procès de David Sagno en février, Marc Machin avait expliqué que ce policier, Jean-Claude Mullès, l'avait fait craquer en lui disant: "On va essayer de faire passer ça pour un homicide involontaire et on te pistonnera pour la Légion étrangère, tu ne feras que cinq ou six ans de prison".

David Sagno doit pour sa part être extrait de sa prison mercredi après-midi pour venir au procès.

La femme qui avait dit avoir reconnu Marc Machin près des lieux du crime ce jour-là n'a pour sa part pas répondu à sa convocation.

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