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2,5 milliards d’euros pour lutter contre la pauvreté

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault en clôture de la grande conférence de lutte contre la pauvreté, le 11 décembre 2012 [Bertrand Guay / AFP]

Alors que le taux de pauvreté n’a jamais été aussi élevé depuis 1997, le gouvernement a annoncé mardi un plan de lutte sur cinq ans.

Le constat rappelé par Jean-Marc Ayrault est édifiant : de 2002 à 2010, le taux de pauvreté est passé en France de 12,9 à 14,1 % de la population. En refermant hier à Paris la conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, le Premier ministre a annoncé une série de mesures chiffrées à 2,5 milliards d’euros pour infléchir la tendance. Ce plan, finalisé le 22 janvier prochain, est transversal.

 

> Aides sociales : déplorant l’écart grandissant entre le Revenu de Solidarité Active (RSA) et le Smic, les associations voulaient une «revalorisation massive» du premier. Jean-Marc Ayrault répond avec une hausse de 10 % en cinq ans pour le rapprocher de 50 % du Smic (43 % aujourd’hui). Il a aussi annoncé une campagne de communication pour réduire le «non-recours» au RSA qui concerne 70 % des bénéficiaires potentiels.

 

> Insertion : «La priorité à la jeunesse, c’est aussi une priorité pour ceux en difficulté», a déclaré le Premier ministre pour justifier le lancement de la «garantie jeune» : un contrat d’insertion d’un an que 100 000 jeunes sans qualification pourront signer en septembre 2013 avec le service public de l’emploi. S’il accepte les propositions qui lui sont faites (formation, emploi…), l’Etat garantit 450 euros par mois pendant ses périodes d’inactivité.

 

> Logement : le gouvernement consacrera 100 millions d’euros en 2013 pour 8 000 places d’hébergement supplémentaires. La même somme sera engagée pour «favoriser le logement durable». Jean-Marc Ayrault a aussi entendu les associations qui voulaient une «garantie universelle des risques locatifs». Si les modalités ne sont pas arrêtées, on peut imaginer qu’une association se porte caution pour les plus modestes afin de couvrir les risques d’impayés.

 

> Santé : l’espérance de vie d’un cadre est dix ans plus élevée que celle d’un ouvrier. En cause, le renoncement aux soins, faute d’argent. C’est pourquoi le Premier ministre a annoncé le relèvement du plafond (7 349 euros par mois en 2012) de la CMU (couverture médicale universelle) pour permettre à 500 000 personnes de plus d’en bénéficier. Elles étaient, en 2011, 4,3 millions à ainsi bénéficier de soins gratuits.

 

> Enfance : «Un enfant qui ne mange pas à sa faim, qui est mal soigné ou qui n’est pas appareillé n’est pas dans de bonnes conditions pour étudier», nous confie George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative. Pour améliorer le sort des 2,7 millions d’enfants pauvres, le gouvernement veut faciliter l’accès aux crèches et à la cantine pour les familles modestes. En attendant une hausse des aides aux familles monoparentales et nombreuses, l’an prochain.

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