Une confusion entre la milliardaire Liliane Bettencourt et l'ex-otage des Farc Ingrid Betancourt, a été relevée par la défense de Nicolas Sarkozy lors de l'audition de ce dernier à Bordeaux jeudi, a indiqué vendredi son avocat Me Thierry Herzog au micro d'Europe 1.
Selon l'avocat, les juges d'instruction en charge de l'affaire d'abus de faiblesse à l'encontre de l'héritière de l'Oréal, avaient relevé dans des agendas de l'ex-chef de l'Etat, à la date du 5 juin 2007, juste après l'élection de M. Sarkozy, un rendez-vous "Betancourt" dans son agenda.
"Le juge a écrit que le nom était +mal orthographié+ mais il est bien orthographié, il s'agissait de la famille d'Ingrid Betancourt (ex-candidate à la présidentielle colombienne, otage des FARC libérée en juillet 2008, ndlr)", a assuré l'avocat. "A peine un mois après son accession à l'Elysée il n'a qu'une obsession, pouvoir obtenir la libération d'un otage français", a expliqué Me Herzog, selon qui "le juge l'a reconnu et acté".
Pour un autre rendez-vous, avec la vraie Liliane Bettencourt cette fois, le 5 novembre 2008, Me Herzog a confirmé que M. Sarkozy avait reçu "un quart d'heure la première contribuable de France venue lui demander audience", en compagnie de leurs conseillers respectifs et jugé "injurieux" de penser qu'un abus de faiblesse ait été commis à cette occasion.
Quant aux multiples rencontres de M. Sarkozy avec l'ex-procureur de Nanterre Philippe Courroye en charge initialement de l'affaire, Me Herzog a rétorqué, évoquant le nouveau procureur de Nanterre Robert Gelli, que c'était "un ancien ami de régiment de M. Hollande" : "Cela fait-il de lui - qui sera peut-être invité à dîner par le Président de la République Hollande - quelqu'un de suspect?"
Selon l'avocat, "la seule crainte qu'avait Nicolas Sarkozy c'est qu'on puisse confondre la justice médiatique avec la justice, et il est soulagé".
L'avocat a dénoncé au passage la publication dans la presse d'extraits de procédure avec la "volonté de nuire et de salir".
Comme on lui demande si le placement sous le statut de témoin assisté de son client à l'issue de l'audience de la veille signifie qu'il ne peut plus être mis en examen, Me Herzog a répondu : "Naturellement, c'est le Code de procédure pénale qui le prévoit".