Un père qui avait violé deux de ses filles et deux belles-filles avec des proches et filmé ces crimes a été condamné mercredi à 18 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté de deux tiers, par la cour d'assises du Pas-de-Calais.
Jugé avec lui à huis clos à Saint-Omer, son frère a été condamné à 16 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté aux deux tiers de la peine. Un voisin a été condamné à 18 ans de réclusion, avec une période de sûreté aux deux tiers également, et sa femme à 13 ans de réclusion.
Les trois hommes devront se soumettre à un suivi socio-judiciaire pendant dix ans et se sont vus interdire d'entrer en contact avec des mineurs, et les quatre accusés seront inscrits sur le fichier des délinquants sexuels.
Le verdict est tombé en fin d'après-midi, au terme de sept heures de délibéré.
Les victimes "ont obtenu satisfaction: réparation des faits commis, qui étaient très graves, très moches, et aussi un honneur retrouvé. Elle sont arrivées ici tête baissée, elles peuvent repartir tête haute. C'était important pour elles", a commenté Me Rodolphe Costantino, avocat d'une des filles et de l'association Enfance et partage.
"La justice est passée, elle a remis les choses à leur place. Elles vont pouvoir commencer le travail de reconstruction. C'est une décision extrêmement importante pour elles", a déclaré Me Caroline Matrat, qui défendait les belles-filles du principal accusé.
Le ministère public avait requis vingt ans de réclusion à l'encontre du père et du couple de voisins, et seize ans à l'encontre de son frère, assortis d'une période de sûreté aux deux tiers de la peine, ainsi qu'un suivi socio-judiciaire pour les quatre accusés.
Leur procès pour viols aggravés, corruption de mineurs et détention d'images pornographiques avait débuté le 19 octobre, devant la cour d'assises, où le huis clos total avait été prononcé à la demande d'une des parties civiles.
Le père, un Boulonnais de 44 ans, son frère âgé de 52 ans, et le couple de voisins d'une soixantaine d'années avaient été interpellés simultanément en septembre 2009. La police avait notamment retrouvé à leur domicile des photos et films de scènes sexuelles où l'on reconnaissait les victimes.
L'homme avait abusé de ses deux filles - désormais âgées d'une vingtaine d'années - pendant environ dix ans et plus récemment, sur une période moindre, de ses deux belles-filles actuellement âgées de 12 et 14 ans.
Une pièce avait été spécialement aménagée dans l'appartement des voisins pour accueillir et filmer ces scènes pédophiles.
"Il reconnaît les faits en ce qui concerne ses filles. Il a pris conscience de la gravité des faits", a déclaré son avocate, Me Fleur Bridoux.
Les victimes ont obtenu des dommages et intérêts allant de 5.000 à 25.000 euros.
Un collègue de travail du père, qui devait également être présent lors de ce procès mais qui était dans l'impossibilité de se déplacer pour des raisons de santé, sera jugé ultérieurement.