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La Cour des comptes épingle sévèrement Sciences Po

L'entrée de Sciences-Po Paris [Franck Fife / AFP/Archives] L'entrée de Sciences-Po Paris [Franck Fife / AFP/Archives]

Primes démesurées, enseignants invisibles, avantages luxueux, absence de contrôle: la Cour des comptes fustige la gestion de Sciences Po Paris durant l'ère Richard Descoings, et appelle à réformer l'institution, dans un rapport révélé par Le Monde daté de mardi.

La Cour "invite le ministère à revoir au moins en partie sa subvention à la baisse". L'institution a déclenché fin 2011 un contrôle sur la gestion de Sciences Po sous l'ancien directeur Richard Descoings, mort d'une crise cardiaque le 3 avril à New York. Richard Descoings avait pris la tête de Sciences Po en 1996.

"La politique de développement de Sciences Po n'a pu être mise en oeuvre qu'au prix d'une fuite en avant financière et d'une gestion peu scrupuleuse des deniers publics", selon le rapport provisoire.

La Cour des comptes remet aussi en cause l'absence totale de contrôle interne et externe. Le statut obsolète a entraîné une gabegie d'argent public et de nombreux dysfonctionnements, ajoute la Cour qui juge que la question d'une réforme "mérite d'être reposée".

En matière de salaires, entre 2005 et 2011, la rémunération annuelle brute de Richard Descoings a augmenté de 60,4%, culminant à 537.246,75 euros en 2010. Elle "tombera" à 505.806,29 euros l'année suivante, selon Le Monde.

"A titre de comparaison, la rémunération annuelle brute du président d'un autre grand établissement universitaire était de 160.095,61 euros en 2011", critique la Cour dans les extraits révélés par le quotidien.

"L'indemnité mensuelle de (Richard Descoings) ne repose sur aucun contrat formel et n'a pas été votée en conseil d'administration", ajoute l'institution.

Sur les enseignants-chercheurs, la Cour estime qu'ils effectuent 30% de leur service mais sont payés 100%.

S'agissant des étudiants, "le coût moyen d'un étudiant est supérieur de plus de 3.000 euros à celui d'un étudiant à l'université Paris-Dauphine".

La facture est acquittée par le ministère de l'Enseignement supérieur pour un surcoût de 300 euros par étudiant, mais aussi par les familles à qui on demandait en moyenne, en 2010, 400 euros à Dauphine et un peu plus de 3.000 euros à Sciences Po, relève Le Monde.

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