Son nom reste associé à la cause des femmes, à la mémoire de la Shoah et à la construction européenne. A 84 ans, Simone Veil sera élevée lundi après-midi à la dignité de Grand Croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de l'ordre fondé par Napoléon. François Hollande lui remettra cette décoration, au cours d’une cérémonie à l’Elysée.
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La rescapée d’Auschwitz
Simone Veil nait à Nice Simone Jacob le 13 juillet 1927. Elle a 17 ans lorsque sa famille est arrêtée par la Gestapo. En 1944, elle est déportée dans le camp d’Auschwitz-Birkenau. Avec elle, sa mère et une de ses sœurs. Elle en réchappe, 13 mois de détention plus tard, seule, avec un matricule sur son bras, 78651, qu’elle cachera pendant des années sous des hauts à manches longues.
Sa sœur aînée survit également à la déportation. Mais, ni ses parents, ni son frère ne reviendront des camps de concentration. « Je crois être une optimiste, mais depuis 1945, je suis dénuée d’illusions », déclarait celle qui est aujourd'hui présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Le débat sur l’avortement
En 1974, autre arène pour cette combattante: la politique. Elle entre au gouvernement, lorsque Valéry Giscard d’Estaing accède à la présidence. A 47 ans, elle devient une icône du féminisme. Ministre de la santé depuis à peine plus de six mois, encore inconnue des Français, elle présente un projet de loi sur la légalisation de l’avortement.
Trois jours de lutte dans l’hémicycle, un combat intense et violent avec son propre camp, 25 heures de débats. Simone Veil pleure en pleine Assemblée nationale mais ne faiblit pas. « On avait inscrit sur la porte de mon domicile: 'Veil = Hitler'" se souvient-elle. La loi sur la dépénalisation de l’Interruption volontaire de grossesse est votée et entre en vigueur au début de l’année 1975.
Militante pour la construction européenne
Simone Veil n’est pas seulement la féministe, porte parole d’une génération de femmes. Militante de la construction européenne, elle devient la présidente du premier parlement Européen en juin 1979. Une institution à laquelle elle tente de donner une autre visibilité jusqu’en 1984. Elle reste encore très impliquée dans l’avenir de l’Union européenne (elle appelle notamment à voter « oui » au référendum sur la Constitution européenne, en 2005).
Ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville en 1993, d’Edouard Balladur, Simone Veil est nommée en 1997 pour dix ans au Conseil constitutionnel. Elle rejoint l’Académie française, en 2008, où elle devient la sixième Immortelle. Son parcours singulier et son franc-parler font d’elle encore aujourd’hui l’un des personnalités françaises les plus populaires.
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