Les délégués de la Grande loge nationale française (GLNF) ont refusé la réélection comme Grand Maître de François Stifani, lors d'une assemblée générale samedi à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a-t-on appris de sources concordantes.
"La réélection de M. Stifani n'a pas été ratifiée", a indiqué à l'AFP un membre du Grand Conseil, précisant que celui-ci était en train d'"étudier les conséquences statutaires" de ce refus.
Selon une source proche de l'organisation, 1.025 des 1.708 délégués de loge ayant pris part à un vote électronique et secret ont refusé la réélection de M. Stifani, soit 60% d'entre eux.
Deuxième obédience maçonnique française derrière le Grand Orient de France, la GLNF revendique sur son site internet 43.500 membres.
Elle traverse depuis plusieurs mois une grave crise car François Stifani, élu en 2007, est confronté depuis décembre 2009 à un mouvement de contestation de dignitaires et Grands Maîtres provinciaux, dont certains ont été exclus.
Un administrateur judiciaire a été nommé début 2011 par la justice, saisie par les opposants, pour gérer les affaires de l'organisation après la démission de son conseil d'administration.
François Stifani, 64 ans, avait été réélu fin mars par un collège de dignitaires avec plus de 45% des voix, mais sa reconduction à la tête de la GLNF devait encore être ratifiée par les délégués réunis en assemblée générale.
En décembre dernier, plusieurs centaines de "frères" de la GLNF avaient manifesté à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), réclamant son départ et l'accusant notamment d'avoir inféodé la loge au pouvoir politique de droite alors en place.
Une nouvelle obédience composée notamment des dissidents, la Grande Loge de l'Alliance Maçonnique Française (GL-AMF), a été officiellement créée le 2 mai, avec à sa tête Alain Juillet, 69 ans, ex-membre des Sages de la GLNF. Elle revendique plus de 5.000 membres.