L'intersyndicale de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen, en redressement judiciaire a assuré mardi que le dossier laissé par l'équipe d'Eric Besson au ministère de l'industrie concernant leur entreprise était "vide".
"Quand nous avons été reçu lundi au ministère (NDLR: rebaptisé du Redressement productif), nous nous sommes aperçus que le dossier nous concernant était vide ou quasiment vide", a assuré Yvon Scornet, porte parole de l'Intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC.
Selon ce syndicaliste, ne figurait pas, par exemple, une lettre de Bruxelles interrogeant, le 27 avril, le gouvernement français, sur les modalités de son soutien à un redémarrage temporaire de l'entreprise prévu prochainement pour honorer une commande ponctuelle de Shell.
Selon Yvon Scornet, cette réunion qui s'est déroulée en présence du ministre Arnaud Montebourg a été surtout l'occasion d'un échange de vues. "Aucune décision n'a été prise, on a indiqué comment on voyait les choses et souligné les points de blocage qui pouvaient empêcher la reprise de la raffinerie", a précisé Yvon Scornet.
L'intersyndicale a notamment attiré l'attention du ministre sur "la dette environnementale" laissée par les exploitants successifs du site ouvert en 1929. "Elle est en cours d'estimation mais elle pourrait se chiffrer entre 150 et 200 millions d'euros", a assuré Yvon Scornet.
L'intersyndicale qui estime que la charge de cette dette pourrait être dissuasive préconise de la "geler", dans un premier temps, pour ne pas la faire supporter par un repreneur éventuel.
La raffinerie Petroplus de Petit-Couronne qui emploie 550 salariés a été placée fin janvier en redressement judiciaire pour six mois à la suite de la faillite de sa maison mère suisse. Elle est à l'arrêt depuis début janvier, faute d'approvisionnement en pétrole brut.