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Hommage de Science-Po à Richard Descoings

Les élèves et enseignants de Siences Po Paris ont rendu hommage mercredi matin à leur directeur, Richard Descoings, retrouvé mort à 53 ans dans une chambre d'hôtel de Manhattan, en saluant un homme qui avait su créer "une connivence avec la plupart des étudiants".[AFP]

Les élèves et enseignants de Siences Po Paris ont rendu hommage mercredi matin à leur directeur, Richard Descoings, retrouvé mort à 53 ans dans une chambre d'hôtel de Manhattan, en saluant un homme qui avait su créer "une connivence avec la plupart des étudiants".

A l'ouverture de la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume, une foule silencieuse saluait la mémoire de M. Descoings, qui avait profondément transformé en 16 ans la grande école française. Le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, est arrivé peu avant 09H00.

Certains avaient apporté des fleurs ou déposaient des mots et des bougies, quelques-uns sanglotaient, comme Anyss, un ancien étudiant de 23 ans travaillant aujourd'hui dans la finance. "C'était mon tuteur il y a six ans quand je suis entré à Sciences Po, c'est comme ça que j'ai pu voir quel grand homme c'était. C'était un très grand Monsieur, je pense que Sciences po a perdu beaucoup plus qu'un directeur", a-t-il dit.

Après une brève allocution du directeur adjoint Hervé Crès, lequel a salué en Richard Descoigns un homme qui "a su transcender une institution universitaire en une vibrante communauté internationale" et "aimait passionnément cette institution", une minute de recueillement en silence a été observée par plusieurs centaines d'élèves, anciens élèves et étudiants dans les jardins de l'école.

"C'est un directeur qui avait une histoire personnelle avec chacun de nous. Il avait engagé un tel train de réformes qu'il n'y avait que lui qui savait où on allait", confiait Charlotte Baylac, 23 ans, en master affaires publiques.

"C'est une perte pour Sciences Po et indiscutablement aussi pour la France", ajoutait Guillaume Griffart, 23 ans, en prépa concours. "Il avait compris qu'on ne pouvait pas rester dans l'immobilisme, qu'il fallait évoluer, s'adapter au changement du monde. C'était l'un des derniers grands technocrates réformateurs", ajoutait cet étudiant, parlant d'un directeur "accessible, présent et proche, qui avait su créer une proximité et une connivence avec la plupart des étudiants".

La fin de l'hommage a été marquée par des applaudissements longs et nourris, puis les élèves ont repris les cours comme les y invitait M. Crès "par fidélité à l'homme, au directeur".

Une photo de Richard Descoings était présentée dans le hall, et deux dans le jardin. Le principal amphithéâtre avait été rebaptisé pour lui rendre hommage, son nom se détachant au-dessus de sa porte d'entrée dans le hall.

En quatre mandats, M. Descoings a fait passer cette école, qui forme une partie des élites françaises, de 4.500 à 10.000 étudiants et multiplié les réformes: ouverture à des élèves de familles pauvres, aux étudiants étrangers (40% du total actuel), création de six campus en province, hausse des droits d'inscription tempérée par des bourses, réforme du concours d'entrée...

La police de New York a ouvert une enquête mardi soir, après la découverte du corps de M. Descoings dans sa chambre d'hôtel. Un de ses responsables a indiqué que les enquêteurs n'avaient pas de "preuve d'acte criminel" et a semblé écarter l'hypothèse d'un cambriolage.

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