Une cérémonie de commémoration a eu lieu mardi à Drancy (Seine-Saint-Denis), 70 ans jour pour jour après le départ du premier convoi de Juifs pour le camp d'Auschwitz.
Au premier rang des participants se trouvait Simon Gutman, déporté à 18 ans par ce convoi parti des camps de Drancy et de Compiègne (Oise). Au total, le 27 mars 1942, 1.112 hommes, âgés de 18 à 60 ans, ont été déportés. Une vingtaine seulement sont revenus en 1945, et il n'y a que deux survivants aujourd'hui.
"C'est très émouvant, cette cérémonie, et c'est très important" de commémorer cette date, a dit aux journalistes Simon Gutman. "On est parti en train pour soi-disant aller travailler dans les Ardennes...", a-t-il raconté.
"Ces hommes croyaient partir pour du travail forcé, par pour une mise à mort", a renchéri Serge Klarsfeld, président de l'Association des fils et filles de déportés juifs de France.
"Cela faisait déjà longtemps que la compromission des autorités pétainistes avaient atteint un point de non-retour", a déclaré le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Marc Laffineur. "Ce jour-là, elle scellait l'engagement de l'Etat français dans une entreprise de mort et de destruction", a-t-il poursuivi.
Après ce convoi, 62 autres ont pris la route des camps de la mort, a souligné le secrétaire d'Etat. Quelque 75.000 Juifs ont été déportés depuis la France.
"Nous sommes doublement en deuil aujourd'hui", a déclaré Eric de Rothschild, président du Mémorial de la Shoah, mettant en avant "les sept victimes de Toulouse et Montauban" dans les attaques de Mohamed Merah.
"La haine anti-juifs persiste. (...) Chaque génération de juifs a eu sa part de persécution", a estimé Serge Klarsfeld. "Il y a malheureusement dans la frange radicale de l'islam un antisémitisme qui est redoutable", a-t-il poursuivi.
Au cours de la cérémonie, des collégiens de la Seine-Saint-Denis ont lu des témoignages de déportés de ce premier convoi. Les noms de 500 hommes partis dans ce train ont enfin été égrenés pendant de longues minutes.