"Une floppée de cadres dirigeants" du distributeur de meubles Ikea France "étaient abreuvés d'informations volées" sur des salariés et des clients, affirme le Canard Enchaîné à paraître mercredi.
L'hebdomadaire satirique avait accusé la semaine dernière la filiale française d'Ikea d'avoir procédé à un flicage de salariés et de clients, expliquant que la "direction risque" d'Ikea avait passé en 2003 un accord avec des enquêteurs privés qui lui fournissaient illégalement des informations issues du fichier policier Stic, de celui des cartes grises ou des permis de conduire.
Le même jour, Ikea avait annoncé la mise en disponibilité de la "personne concernée" sans la nommer, ainsi que le lancement d'une enquête, se disant attachée au "respect de la vie privée".
Jeudi, la justice lançait une enquête préliminaire après une plainte contre X déposée par le syndicat FO pour "utilisation frauduleuse de données personnelles".
Dans son édition à paraître mercredi, le Canard estime que le "costume taillé par Ikea" pour le directeur du département risque est "un peu large".
L'hebdomadaire publie ainsi des extraits de courriers qui "montrent que, bien souvent, le Monsieur Sécurité transmettait en copie les informations illicites aux patrons des magasins", ainsi qu'à "la haute hiérarchie, au siège social de la société".
Parmi les destinataires de ces courriers, le Canard Enchaîné cite la responsable du recrutement au siège, le directeur financier adjoint, le chargé des relations clients, le directeur général et celui des ressources humaines.
"L'enquête interne a commencé hier (lundi, ndlr), on est vraiment au début de notre investigation", a rétorqué la direction d'Ikea France à l'AFP, disant ne pas avoir encore pris connaissance de l'article du Canard Enchaîné.