Michel Platini est engagé dans une véritable course contre-la-montre. Suspendu huit ans, ce lundi, par le tribunal interne de la Fifa de toute fonction liée au football, tout comme Sepp Blatter, l’ancien capitaine des Bleus n’a pas tardé à contre-attaquer.
Dans la foulée de cette décision, qu’il a dénoncé comme «une véritable mascarade», «mise en scène» dans le but de le «salir», Platini a fait part de son intention de saisir en appel le Tribunal arbitral du sport. Mais il va devoir obtenir l’accord de la chambre de recours de la Fifa nécessaire pour pouvoir saisir directement le TAS. «Si la préoccupation de la Fifa est vraiment l’éthique, je ne peux imaginer un seul instant qu’elle n’accède pas à notre requête», a déclaré l’avocat de Michel Platini, Me Thibaud d’Alès. D’autant que ce recours est primordial pour lui permettre de laver son honneur et surtout de garder un très mince espoir de pouvoir se présenter à l’élection présidentielle de la Fifa, programmée le 26 février prochain.
Le temps est compté
Mais le temps est plus que jamais compté. Il ne reste en effet au triple Ballon d’or que cinq semaines jusqu’au 26 janvier, date limite de dépôt des candidatures fixée par la commission électorale de la Fifa, pour être blanchi dans cette affaire. Avec ses avocats, Platini (60 ans) va devoir s’évertuer à démontrer que la fameuse somme de 1,8 million d’euros versée sur ordre de Sepp Blatter en 2011, sans contrat écrit, était liée à un travail de conseiller achevé en 2002 et qu’elle n’a en aucun cas servi à obtenir son soutien à la réélection du Suisse. Son avenir à la présidence de l’UEFA, dont il est à la tête depuis 2007, en dépend également. Car en plus de faire une croix sur ses ambitions, il pourrait être contraint de ne pas pouvoir assister à titre officiel à «son» Euro, organisé en France du 10 juin au 10 juillet, et remettre la coupe au futur vainqueur de la compétition. Ce qui s’apparenterait à un coup de grâce.