Deux peuples unis face à la barbarie. C’est le message que vont vouloir transmettre Anglais et Français, mardi soir, à l’occasion du match amical entre l’Angleterre et la France quatre jours après les attentats perpétrés à Paris et au Stade de France.
Une rencontre qui sera évidemment chargée en émotion dans un stade de Wembley orné de bleu, de blanc, de rouge et de la devise «Liberté, égalité, fraternité». Cette soirée promet d’être surtout émouvante au moment des hymnes nationaux, et notamment de «La Marseillaise», qui sera entonnée à l’unisson par les 90 000 supporters des deux pays présents dans le temple du football anglais. Plusieurs médias britanniques ont appelé les spectateurs à apprendre l’hymne tricolore, alors que la fédération anglaise a annoncé que les paroles seront affichées sur l’écran géant de l’enceinte. «Nous sommes très touchés par rapport à tous ces messages de soutien, à travers le monde globalement et plus précisément émanant d’Angleterre. Les Anglais sont très respectueux par rapport à ce genre d’évènements et mardi, ils commémoreront avec nous pendant tout l’avant-match», s’est réjoui Hugo Lloris qui évolue à Tottenham.
Il s’agit d’énième marque de solidarité et de soutien envers le peuple français et les Bleus, toujours très affectés par ces événements tragiques. Certains tricolores, abasourdis et sans voix au moment de découvrir les scènes qui se sont déroulées à seulement quelques mètres d’eux vendredi soir, se sont même montrés réticents à l’idée de disputer cette rencontre. D’autant que parmi eux, Lassana Diarra a perdu l’une de ses cousines dont il était très proche. Antoine Griezmann a vu, lui, sa sœur sortir miraculeusement indemne des attaques menées contre la salle du Bataclan. «On est humain, bien sûr et, forcément on avait quelques doutes : jouer ? ne pas jouer ? Mais tout ça a été bien géré par le coach, le staff technique et le président», a confié le capitaine des Bleus. «Tout l’effectif voulait respecter cette décision. Mais l’essentiel, ce n’est pas l’effectif ou l’équipe de France : l’important, c’est la nation française», a-t-il ajouté.
#Lloris : "On doit jouer ce match pour notre pays, les victimes. On va essayer de se focaliser demain sur #ANGFRA " pic.twitter.com/fIv0XNQeO5
— Equipe de France (@equipedefrance) 16 Novembre 2015
Et après deux jours de confinement à Clairefontaine, Didier Deschamps et ses hommes ont bien débarqué à Londres, lundi, en début d’après-midi. «Pendant 90 minutes, ce sera une manière de nous échapper des circonstances dramatiques. Le président Le Graët a pris la bonne décision en maintenant le match», a assuré Lloris. «ça n’aurait pas été bien du tout de ne pas jouer», avait expliqué lundi dans les colonnes de L’Equipe le président de la FFF. Pour lui, «il faut montrer que la vie continue, que le maillot représente quelque chose, que la France est toujours debout. Une fois sur le terrain, les joueurs sont des compétiteurs. Ils feront le maximum pour produire un beau spectacle.» Mais, dans de telles circonstances, personne ne leur en voudra si ce n’est pas le cas.
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