La Coupe d’Afrique des nations ne sera donc pas organisée au Maroc en raison du virus Ebola.
Ça, c’est l’information brute, pour ne pas dire brutale, résultat d’un bras de fer insensé entre la fédération marocaine et la Confédération africaine de football (CAF), représentée par son président ô combien plénipotentiaire, le Camerounais Issa Hayatou, qui a donc décidé d’exclure sur le champ le Maroc de la compétition.
Ses mots sont durs : «Je ne peux pas comprendre l’obstination du Maroc à vouloir reporter la compétition, car c’est un processus assez long. Nous avons beaucoup dialogué avec eux. Mais nous ne pouvions pas reporter la Coupe d’Afrique des nations. Il y va de la crédibilité de la CAF.
La FRMF dit que c’est à cause d’Ebola, mais quand on voit que le Maroc est aussi en train d’organiser la Coupe du monde des clubs, vingt-cinq jours seulement avant la CAN, vous comprenez que c’est un argument vite effacé. Le report est impossible pour des raisons connues de tous. Tout le monde se serait engouffré dans la brèche et nous n’aurions alors plus été crédibles et n’aurions plus pu organiser quoi que ce soit. On aurait heurté nos sponsors et nos partenaires. Et c’est la CAF qui aurait payé les pots cassés. Je ne peux pas encore dire où la CAN va se jouer, mais je peux assurer qu’elle aura bien lieu.»
Voilà, d’un côté, on se retrouve avec un principe de précaution poussé jusqu’à l’extrême, et de l’autre, avec une CAF soucieuse de sa crédibilité – un peu – et de son chiffre d’affaires – beaucoup.
Du coup, on se retrouve à deux mois d’une compétition (du 17 janvier au 8 février 2015) sans pays hôte, ce qui donne, hélas, une fois de plus, une impression d’improvisation perpétuelle du football africain.
Quelques pays sont candidats, le Qatar s’est, lui, proposé hier d’apporter son «aide», mais on évoque aussi le Brésil ou la France. Mais en tout état de cause, tout cela n’est pas sérieux. Et une solution doit être trouvée rapidement. Parce que là, le foot africain est dans l’urgence.