Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Tout au long de la Coupe du Monde au Brésil, il tient ses chroniques dans les colonnes de Direct Matin.
Comme quoi, il suffit de pas grand-chose parfois pour changer le visage d’un match. Il a fallu un changement à l’heure de jeu et un réajustement tactique pour que l’équipe de France entre enfin dans son huitième de finale.
La sortie d’Olivier Giroud, remplacé par Antoine Griezmann, et le repositionnement de Karim Benzema dans l’axe, ont transfiguré des Bleus livides. A l’image de son duo d’attaque. Les deux joueurs ont été incapables de se trouver sur le terrain.
Et ce n’était pas dû qu’à la qualité plus que médiocre de la pelouse ou à la chaleur ambiante, qui n’ont pas aidé les joueurs comme on pouvait le craindre. Relation inexistante, incompréhension permanente et complémentarité déficiente, leur association est un constat d’échec, tant ils ont eu faux sur toute la ligne.
Et puis, il y a eu ce coaching gagnant de Didier Deschamps. A partir de ce moment, comme par magie, les Bleus ont commencé à se montrer plus pressants sur la cage de Vincent Enyeama et à se créer plusieurs occasions.
En même temps, la défense nigériane défendait tellement mal, qu’on sentait qu’il n’y avait besoin que d’un peu de justesse technique et de flair pour trouver l’ouverture. Il y a d’abord eu le face-à-face perdu de Benzema, la puissante reprise de Cabaye venue s’écraser sur la barre, une nouvelle parade du gardien nigérian sur une tête de Benzema, puis la libération venue du crâne de Pogba.
Le milieu de la Juventus Turin, qui avait déjà été très proche d’ouvrir le score en première période, a été récompensé de son excellent match, même si Enyeama s’est bien déchiré sur sa sortie. Sur le deuxième but marqué contre son camp par son défenseur Joseph Yobo, le gardien Lillois ne peut rien faire.
De toute façon, le mal était déjà fait pour les Nigérians, abasourdis par la tournure de la rencontre, eux qui ont fait trembler les Bleus plus d’une fois.
Le mal, parlons-en, avec la semelle de Blaise Matuidi sur Ogenyi Onazi. Le milieu du PSG aurait mérité de rejoindre les vestiaires avant les autres, mais l’arbitre a été indulgent en ne le sanctionnant que d’un carton jaune. Sévèrement touché, Onazi a, lui, quitté la pelouse, sur une civière, et n’a jamais pu se relever. Comme son équipe.