Didier Deschamps n’est pas un farceur. Il ne fallait pas être un devin pour trouver sa liste des vingt-trois joueurs retenus pour le Mondial au nom près. Et tout s’est passé comme prévu, mardi soir, sur le plateau du 20h de TF1.
Le sélectionneur des Bleus est resté fidèle à la fameuse logique de groupe, à l’intérêt collectif. Bref, à tout ce qui a poussé l’ancien entraîneur de l’OM à laisser Samir Nasri à la maison pour ce Mondial.
Le cas du milieu de terrain partage les foules. Il est un grand joueur pour certains, un élément polluant pour d’autres. Sachant que l’un n’empêche pas l’autre.
Dans ce dossier finalement assez mystérieux, on peut conserver des éléments incontestables : Nasri est un joueur majeur de Manchester City, tout récent champion d’Angleterre. Mais, Nasri n’a jamais été déterminant sous le maillot des Bleus.
Fort du deuxième élément, Didier Deschamps a développé devant la presse une théorie bien alambiquée : «Samir a eu des performances en équipe de France pas à la hauteur de celles qu’il réalise avec Manchester City. Il est important et titulaire à City et ce n’est pas le cas en équipe de France. Et quand il est remplaçant, il n’est pas content et ça se sent dans le groupe.»
Des déclarations que l’on pourrait résumer en une phrase simple : Nasri n’est pas titulaire avec l’équipe de France et, lorsqu’il est remplaçant, il met une mauvaise ambiance dans le vestiaire.
Un cas unique
Deschamps est le seul patron et son parcours comme joueur et entraîneur incite à lui faire une confiance quasi aveugle. Il n’en demeure pas moins que l’absence du talent de Nasri laisse songeur.
Je ne vois pas dans une autre sélection engagée dans cette Coupe du monde au Brésil, un joueur de ce niveau, auteur d’une telle saison, laissé sur la touche. Il faut croire qu’il n’y a qu’en France que le comportement soit devenu plus important que le rendement sur le terrain.
Là encore, nous sommes encore avec les fantômes de Knysna. Et à Knysna, Nasri n’y était pas.