L’inflation galopante est source de tensions dans les échanges commerciaux. Dernier épisode en date, Intermarché et le groupe néerlandais Jacobs Douwe Egberts (Senseo, Tassimo, L'Or, Jacques Vabre, Café Grand'Mère…) s’affrontent par voie de presse, s’accusant mutuellement de ne pas vouloir négocier. Conséquence, les rayons se vident de produits très appréciés par le consommateur français.
Tout a commencé en début de semaine. La chaîne de supermarchés a placardé dans ses rayons des affiches pour informer ses clients de la décision de Jacobs Douwe Egberts de ne plus approvisionner les magasins. Une décision motivée parce qu'Intermarché aurait demandé à discuter «d'une hausse de prix de 25 %» imposée.
Ce conflit intervient dans un contexte de renégociations de contrats entre industriels et fournisseurs. Ces derniers ont jusqu’au 1er mars pour se mettre d’accord sur les prix.
Pas simple les négociations en ce moment pic.twitter.com/qa7QjXglmz
— Je Bosse en Grande Distribution (@BlogGrandeDistr) February 6, 2022
Parallèlement, le cours des matières premières continue de bondir. Mais d’après le président d’Intermarché, Vincent Bronsard, les industriels répercutent différemment ses effets. «Selon les fournisseurs, les hausses vont de 10% à 25% pour des produits identiques. Ce qui pose forcément question», a-t-il confié à LSA. Refusant par ailleurs «les hausses qui servent à maintenir ou accroître les profits des multinationales agroalimentaires».
Une hausse de 80% du cours du café
De son coté Jacobs Douwe Egberts déplore le comportement d’Intermarché. «L’enseigne a strictement refusé de négocier un nouveau contrat à compter du 1er janvier 2022, qui aurait notamment pris en compte la hausse exceptionnelle de plus de 80% du cours du café que nous subissons depuis maintenant plusieurs mois», a déploré le groupe dans un droit de réponse sur LSA.
Cet épisode n’est pas sans rappeler le bras de fer qui a opposé Coca Cola et Intermarché en 2020. La médiatisation de ces conflits permet de peser dans les négociations.