Le département du Rhône a enregistré, en 2024, une augmentation des exécutions des obligations de quitter le territoire français (OQTF) et des expulsions, a appris CNEWS auprès de la préfecture. Cette année, 2.880 OQTF ont été prises depuis le 1er janvier.
Le Rhône veut lutter contre l’immigration illégale. Dans ce département, 2.880 obligations de quitter le territoire français (OQTF) ont été prises depuis le début de l’année, a appris CNEWS ce mardi 26 novembre auprès de la préfecture du Rhône. Ce chiffre est en effet en baisse par rapport aux 3.262 OQTF délivrées en 2019 et les 3.650 OQTF délivrées en 2023.
Bien que le chiffre soit en baisse, l’exécution des obligations de quitter le territoire français est, elle, en hausse par rapport à l’année précédente. Dans le détail, 18% des OQTF ont été exécutées cette année, contre 16% en 2023 et 13% en 2020, «et cela, sans prendre en compte l’activité du pôle régional Dublin», nous précise la préfecture du Rhône.
Cette procédure permet en effet «la reconduite vers l’État membre de l’Union européenne de demandeurs d’asile qui y ont déjà déposé une demande ou transité. Elle permet d’éviter le nomadisme au sein de l’UE et le dépôt de très nombreuses demandes dilatoires pour beaucoup d’entre elles», nous explique la préfecture.
Outre les exécutions des OQTF, le département a noté également une hausse du taux d’expulsion depuis le Centre de rétention administrative (CRA) en 2024. Concrètement, l’année dernière, 838 personnes avaient été placées en CRA pour exécuter une OQTF.
Plus de 30% d'expulsion depuis un centre de rétention administrative en 2024
Pour l’année en cours, le nombre de places disponibles dans la région en CRA a été revu à la hausse. Si le taux d’expulsion depuis un centre de rétention administrative était de 25,6% il y a un an, ce même chiffre a d’ores et déjà dépassé les 30% depuis le 1er janvier 2024 et jusqu'en novembre 2024.
La préfecture précise à CNEWS que «99 % des individus placés en CRA sont signalés pour avoir causé des troubles à l’ordre public». Les autorités nous informent qu’«une de nos priorités est de reconduire à la frontière des étrangers en situation irrégulière qui commettent des actes de délinquance».
Dans le Rhône, en 2024, 4.820 individus en situation irrégulière ont été interpellés sur la voie publique, contre 5.500 il y a un an.
«En 2023 et 2024, plus de 300 individus incarcérés ont été renvoyés dans leur pays d’origine. Dans le cadre d’une coopération très fluide avec l’administration pénitentiaire nous organisons, pendant le temps d’incarcération, leur expulsion sans passer par le CRA. Cinq étrangers en situation irrégulière suivis pour leur radicalisation ont été expulsés en 2023», a noté la préfecture.
En cas de troubles à l’ordre public ou de fraudes, les individus se voient retirer leur titre de séjour ou opposer un refus de délivrance ou de renouvellement de titre de séjour. Ainsi, ils sont conduits en centre de rétention où il y reste le plus longtemps possible, c’est-à-dire 90 jours.
«Pendant ce laps de temps, nous mettons tout en œuvre pour obtenir des laissez-passer consulaires», a argué la préfecture du Rhône. «Nous défendons nos dossiers devant le juge», a-t-elle poursuivi.