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Attaque d’Incarville, six mois après : ces mesures prises par le ministère de la Justice depuis le drame pour protéger les personnels pénitentiaires

Deux agents pénitentiaires ont été tués durant l’attaque d’Incarville alors que trois autres ont été blessés. [AFP]

Il y a six mois, jour pour jour, deux agents pénitentiaires ont été tués à la suite de l’attaque d’Incarville, permettant l’évasion de Mohamed Amra. Depuis, le ministère de la Justice a pris des décisions afin d’assurer la protection des personnels pénitentiaires.

Le 14 mai 2024, un jour que la France n’oubliera jamais. Ce jour-là, un fourgon pénitentiaire a été pris pour cible par des individus cagoulés et armés alors qu’il transportait le délinquant Mohamed Amra vers la maison d'arrêt d’Evreux en provenance de Rouen.

Au cours de celle-ci, deux agents pénitentiaires ont été tués alors que trois autres ont été blessés. À l’issue de cette attaque, le criminel Mohamed Amra s’est évadé. Jusqu’à présent, sa traque se poursuit.

Bien qu’il soit toujours introuvable, le fugitif fait l’objet d’une information judiciaire ouverte, le 24 mai, par le parquet de la Juridiction Nationale de Lutte contre la Criminalité Organisée (JUNALCO) des chefs de meurtres en bande organisée au préjudice des deux agents pénitentiaires, tentatives de meurtres en bande organisée au préjudice de trois agents pénitentiaires, évasion en bande organisée, vols, recels de vols, escroquerie et recels d’escroquerie en bande organisée (s’agissant des véhicules utilisés), destructions en bande organisée du bien d’autrui par moyen dangereux pour les personnes, acquisition, détention, transport et port d’armes de catégories A et B, participation à une association de malfaiteurs et tentative d’évasion par effraction concernant des faits survenus à Evreux entre le 12 et le 13 mai.

L’attaque meurtrière a mis en lumière les difficultés rencontrées par les agents pénitentiaires au quotidien, notamment en termes de «sécurité» et de «protection». De ce fait, le ministère de la Justice a indiqué avoir pris des mesures afin d’assurer la sécurité de ses personnels pénitentiaires. Celles-ci sont encadrées par le «protocole Incarville». Parmi les mesures de ce protocole, figurent les véhicules d’extraction judiciaire dits «nouvelle génération».

Lors de son déplacement vendredi 8 novembre dernier à Marseille, le ministre de la Justice, Didier Migaud, a fait savoir que ces nouveaux véhicules sont dotés d’«équipements renforcés». Cela «permettra de garantir la sécurité des personnels pénitentiaires notamment dans les affaires de criminalité organisée».

Des mesures jugées «indissociables»

Outre ces véhicules «nouvelle génération», le ministère de la Justice compte également mettre l’accent sur l’armement des agents pénitentiaires, toujours conformément à l’accord Incarville.

Le protocole prévoit également la limitation des extractions en développant le recours à la visioconférence et le déplacement des magistrats dans les établissements pénitentiaires pour les détenus au plus fort potentiel de dangerosité.

Toujours dans le cadre du renforcement de la sécurité des agents pénitentiaires suite à l’attaque du convoi pénitentiaire à Incarville, l’accord, signé entre le ministre de la Justice de l’époque Eric Dupond-Moretti et l’Intersyndicale, prévoit également le déploiement des dispositifs de brouillage des téléphones en détention et de dispositifs anti-drones.

Entre 2024 et 2025, la Chancellerie vise l’objectif d’atteindre jusqu’à 38 établissements pénitentiaires équipés de brouilleurs. Concernant les dispositifs anti-drones, le ministère de la Justice compte passer de 38 à 90 dispositifs en un an.

Le syndicat Force Ouvrière (FO)-Justice estime que «les différents points du protocole d’accord ne peuvent être dissociés, ils doivent tous être mis en œuvre sans exception».

«Plus de véhicules, plus d’armement, des effectifs supplémentaires et la réduction drastique des extractions judiciaires, grâce au déploiement de la visioconférence, sont indissociables», a écrit FO-Justice dans une lettre adressée au ministre de la Justice, ajoutant que «sans la mise en œuvre de ces mesures, nous pourrons considérer que nous avons échoué, que l’institution n’a pas tiré les enseignements de la mort tragique de deux de nos collègues». 

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