Sur les dix personnes jugées ce jeudi pour provocation à la haine et diffusion de l’identité des suspects dans l’affaire du meurtre de Thomas à Crépol, neuf ont été condamnées à des peines allant de 500 euros d'amende à quatre mois de prison avec sursis.
Ce jeudi 31 octobre, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée en matière de droit de la presse et de liberté d’expression, a rendu son délibéré à l’égard des 10 personnes, accusées de provocation à la haine et diffusion de l’identité des suspects impliqués dans le meurtre de Thomas à la fin d’un bal de village à Crépol, dans la Drôme en 2023.
Sur les dix internautes jugés, neuf ont été condamnés à des peines allant de 500 euros d'amende à quatre mois de prison avec sursis. En effet, la plupart des internautes ont été condamnés à des amendes, à savoir «100 jours-amende de 10 euros» (c'est-à-dire une amende de 10 euros par jour pendant 100 jours), 800 euros ou 1.500 euros.
Le tribunal correctionnel a retenu l'altération du discernement pour l'un d'eux, condamné à 500 euros d'amende. Plusieurs doivent également verser quelques centaines d'euros pour préjudice moral aux parties civiles.
La 10e personne, une mère au foyer âgée de 53 ans, a été relaxée.
Le décès de Thomas âgé de 16 ans, dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, avait provoqué l’émoi dans tout le pays et avait, surtout, relancé le débat au sein de la classe politique sur la question sécuritaire en France.
Des peines de prison requises
Mais après le drame, et alors que l'enquête était en cours, les suspects, et plus largement les personnes issues de l’immigration, avaient été visés par un déferlement de haine sur les réseaux sociaux.
Comme l’avait précisé le parquet de Paris à CNEWS, l’audience du jour concernait dix mis en cause, interpellés en avril et mai 2024 et jugés lors des audiences du 4 septembre et du 18 septembre 2024.
Différentes peines allant de deux mois de prison avec sursis à quatre mois de prison ferme, ainsi que des stages de citoyenneté, avaient été requises à l’encontre des cinq suspects jugés le 4 septembre.
Parmi les messages publiés sur le réseau social Facebook, on pouvait lire : «Des vrais têtes de blancs, à vacciner direct au fusil», «Les noms des assassins que la flicaille a tenté de vous cacher sont désormais connus» ou encore «Toujours les mêmes profils, Suédois de bonne famille».