Samedi 26 octobre au soir, un enfant de 5 ans à bord d’une voiture conduite par son père a été grièvement blessé par balles à la tête près de Rennes lors d'une course-poursuite survenue quelques heures après une fusillade sur fond de trafic de drogue dans la «capitale bretonne», où l’insécurité ne cesse d’augmenter ces dernières années.
Depuis quelques années, la ville de Rennes (Ille-et-Vilaine), qui fut autrefois surnommée la «ville rouge», fait face à une montée, sans précédent, de l’insécurité. Aux dernières nouvelles, un enfant de 5 ans a été victime d’un tir d’arme à feu, dans la soirée du samedi 26 octobre, et a été touché par «deux projectiles à la tête» à Pacé, a indiqué le procureur de la République de Rennes adjoint, Jean-Marie Blin, ce dimanche 27 octobre.
L'enfant «se trouvait dans la voiture de son père qui venait du quartier de Maurepas (à Rennes, NDLR) où avaient eu lieu dans la matinée des tirs d'arme à feu en rafale et où avait été vu circuler un groupe d'hommes cagoulés dont l'un était porteur d'une arme à feu de type fusil-mitrailleur», a ajouté le magistrat.
Compte tenu de la situation actuelle et de «la gangrène du narcotrafic» qui est en train de «pourrir des quartiers entiers, partout sur le territoire», comme l’a affirmé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, la CRS 82 a été déployée à Rennes «pour protéger les habitants des narcoracailles qui contrôlent» le quartier de Maurepas.
En moins de dix ans, le trafic de stupéfiants a doublé à Rennes
Mais l’insécurité dans la capitale bretonne n'est pas un «fait nouveau». Comme l’a déclaré ce lundi 28 octobre David Leveau, secrétaire régional Bretagne du syndicat de police UN1TÉ, sur CNEWS, «depuis quelque temps, on a des règlements de compte entre deux bandes (…) rivales qui sont extrêmement violentes. Il y a évidemment une corrélation entre les deux. Rennes est gangréné par le trafic de stupéfiants depuis maintenant quelques années».
«Rennes est gangrenée par le trafic de stupéfiants depuis quelques années», analyse David Leveau, secrétaire régional Bretagne Unité dans #LaMatinale pic.twitter.com/rtmUva5hMv
— CNEWS (@CNEWS) October 28, 2024
En moins de dix ans, le trafic de stupéfiants dans cette ville a plus que doublé. À titre d’exemple, en 2016, le ministère de l’Intérieur enregistrait 208 mises en cause pour trafic de stupéfiants, selon les chiffres officiels fournis par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
Cinq ans plus tard, soit en 2021, ce même chiffre est monté à 466 mises en cause pour le même motif, ce qui représente un taux de 2,1% pour 1.000 habitants. Mais cela ne s’arrête pas là puisque, malgré une légère baisse des faits constatés en 2022, avec 448 mises en cause, le nombre d’interpellations est reparti à la hausse en 2023. Il a dépassé, cette fois, la barre des 500 mises en cause, atteignant ainsi un chiffre très haut : 517 mises en cause pour trafic de stupéfiants.
1.382 faits de coups et blessures volontaires enregistrés en 2023
S’agissant des coups et blessures volontaires, la ville de Rennes enregistre, une fois de plus, une flambée de ces actes violents. Toujours selon les chiffres du Service statistique ministériel du ministère de l’Intérieur, la ville bretonne avait observé 1.008 actes de violence «volontaires» au cours de l’année 2016.
Mais, à partir de l’année 2020, les choses ont pris une autre tournure et l’insécurité n’a fait que s’accentuer. À l’époque, les forces de l’ordre ont constaté 1.144 faits de coups et blessures volontaires à Rennes.
Bien que ce chiffre soit revu à la baisse en 2021, peut-être en raison de l’augmentation du nombre de policiers recrutés dans la ville entre 2020 et 2021, les violences ont repris en 2022.
Durant cette année-là, les policiers ont constaté 1.333 faits de coups et blessures volontaires. Une année plus tard, soit en 2023, ce même chiffre a, encore une fois, augmenté s’approchant de la barre des 1.400 faits constatés.
Pour rappel, les coups et blessures volontaires sont définis comme étant «sont des violences infligées de manière intentionnelle à une personne. Cela veut dire que l'auteur des coups a délibérément cherché à blesser sa victime, même si l'acte n'est pas prémédité», peut-on lire sur le site du Service public.