Une juriste employée par la Ville de Montpellier (Hérault) est récemment décédée d’une méningite aigüe foudroyante. Sa meilleure amie avait contacté les secours à plusieurs reprises et affirme que le Samu a refusé d’envoyer un véhicule. Une enquête a été ouverte.
«Elle a été laissée à l’abandon par ceux qui sont censés nous protéger», a accusé l’amie de la victime auprès du Métropolitain, en fin de semaine dernière. Le 15 octobre dernier, une jeune femme de 25 ans, employée par la Ville de Montpellier en tant que juriste, est décédée à la suite d’un potentiel dysfonctionnement du Centre 15 géré par le Samu 34.
Se sentant extrêmement faible, la jeune femme avait contacté sa meilleure amie qui a volé à son secours immédiatement, la rejoignant à son appartement.
«J’ai constaté qu’elle n’allait vraiment pas bien, j’étais très inquiète», appuie son amie. Selon son témoignage, durant plus d’une heure, cette dernière ne va cesser de contacter les urgences en composant le 15, pour leur signaler la gravité de la situation et, si possible, que quelqu’un soit envoyé pour venir examiner sa meilleure amie. En vain.
Un ton «méprisant, voire indécent»
«Les médecins ont voulu parler [au téléphone] pour qu’elle leur confirme qu’elle n’était vraiment pas bien. Elle a confirmé que son état était insupportable, les vomissements et les fortes fièvres, qu’elle ne pouvait plus se mouvoir, réclamant de la morphine.»
Toutefois, les différentes personnes au bout du fil n'auraient cessé de minimiser la situation, au point d’avoir un ton «méprisant, voire indécent».
«Elle s’est évanouie, elle présentait des selles avec du liquide rouge sang, elle ne pouvait plus bouger ses jambes, elle avait une main rigide avec impossibilité de bouger les doigts», se remémore-t-elle.
Après de nombreuses tentatives échouées, l'amie de la victime dit avoir décidé de se débrouiller par elle-même pour emmener la juriste se faire examiner aux urgences de la polyclinique Saint-Roch, à Montpellier. En parallèle, la malade ne cessait de répéter «je vois tout blanc, j’ai le corps en feu, je vais mourir».
le régulateur du Samu a été suspendu
Mais c’est sur le trajet en direction de la polyclinique que cette dernière a perdu connaissance, avant d’être transférée en urgence au CHU de Montpellier.
«Elle est arrivée inanimée et en état de grande détresse cardio-respiratoire», indique le parquet de Montpellier à CNEWS. Le décès de la juriste de 25 ans a été constaté à 19h30, environ deux heures après sa prise en charge. L’autopsie révèlera qu’elle a succombé à une méningite aigüe foudroyante.
La famille de la victime a d’ores et déjà déposé plainte, mettant en cause «le retard dans l’absence de déclenchement des secours» malgré les appels. Une enquête a été ouverte pour rechercher les causes de la mort de la patiente.
Quant au régulateur du Samu, qui avait refusé d’envoyer un véhicule au domicile de la jeune femme, il a depuis été suspendu.