Depuis ce mardi 8 octobre, un homme est jugé pour avoir prostitué son ex-femme durant six ans. Le parquet a requis deux ans d’emprisonnement dont un ferme.
Une affaire sordide. Un homme de 57 ans est jugé depuis ce mardi 8 octobre devant le tribunal de Caen pour avoir prostitué son ex-épouse durant six ans. Il est également poursuivi pour avoir montré des films pornographiques à ses filles.
Les faits ont débuté en 2012 et ont pris fin lors du dépôt de la première plainte en 2018. France Bleu, présent à l’audience, a précisé que le prévenu a nié les faits, ajoutant que «madame s’est toujours prostituée. Elle aimait ça».
Une affirmation qui a vivement fait réagir le juge qui a déclaré : «Elle aimait ça ? Trente clients par soir ? Sérieusement ?». Pour le prévenu, c'est une évidence, son épouse ne souhaitait pas mettre fin à son activité de prostitution.
Du libertinage au trottoir
L’homme de 57 ans, handicapé et ne pouvant plus travailler, vivait donc de l’argent de la prostitution de son épouse. Un fait qui aux yeux de la loi s’apparente à du proxénétisme. «Je lui ai dit d'arrêter à maintes reprises, mais elle me répondait comment on va vivre sinon», a-t-il ajouté, arguant ne pas être «un mac» et dénonçant la volonté de la requérante de lui «créer des problèmes».
Des déclarations scandaleuses pour cette dernière, qui a expliqué à la barre que son époux lui a d’abord proposé de s’adonner au libertinage. La pratique a néanmoins rapidement dévié vers des activités plus malsaines où le consentement de la victime n’aurait pas été optimal.
Elle a notamment évoqué une soirée gang-bang avec près de 40 partenaires sexuels en une soirée, ou encore le fait que son mari l’ait forcé à se rendre à ces orgies alors qu’elle était enceinte de huit mois.
«Puis il m’a dit de faire la pute», a-t-elle expliqué au tribunal. Sa prostitution avait d’abord commencé dans la rue où elle «racolait» des clients sur les bords du fleuve Orne à Caen, sous la surveillance de son mari. La pratique s’est néanmoins arrêtée après une agression. D’autres prostituées roumaines l’ont frappé, forçant son mari à l’inscrire sur des sites d’escort.
Le prévenu avait par la suite investi dans un camping-car pour continuer à prostituer sa femme durant leurs vacances.
Corruption de mineurs
Au-delà des accusations de proxénétisme, l’homme est poursuivi pour corruption de mineurs. Il est accusé d’avoir montré des films pornographiques, les mettant parfois en scène avec son épouse, à leurs filles. Il vendait ses films à des plates-formes de pornographie.
Une des filles aurait également été témoin à deux reprises de la prostitution de sa mère. Les faits se sont déroulés durant un séjour au Cap d'Agde, où l’enfant a été contraint de se cacher dans le camping-car alors que sa mère recevait des clients.
L’expert psychiatre a décrit à la cour une «personnalité perverse, égocentrique, calculatrice, avec une tendance à l'humiliation sexuelle sur des personnes vulnérables». Le parquet a requis 2 ans de prison dont un ferme et l’avocat de la victime 30.000 euros de dommages-intérêts. Le jugement est attendu le 24 octobre prochain.