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«Un geste d’amour» : une femme jugée pour l’assassinat de son grand-père grabataire

Jugée pour l'assassinat de son grand-père, le verdict est attendu jeudi 3 octobre au soir. (image d'illustration) [Philippe Huguen/AFP]

À Lyon, une jeune femme comparaît, depuis mercredi 2 octobre, pour l’assassinat de son grand-père nonagénaire. Elle a reconnu avoir mis le feu à sa chambre pour «l’aider à mourir».

Elle voulait «abréger ces souffrances». À Lyon, à partir de ce mercredi 2 octobre, une jeune femme comparaît devant la cour d’assises du Rhône. Nommée Émilie, elle est poursuivie pour l’«assassinat par ascendant» de son grand-père âgé de 95 ans, avec préméditation. Elle affirme pourtant que son geste a été réalisé par amour, pour l’aider.


Son grand-père, vivait au domicile des parents de l’accusée, et était incapable de quitter son lit après une mauvaise chute survenue quelques années plus tôt. Trois auxiliaires de vie se relayaient quotidiennement à son chevet. L’homme, décrit comme colérique, passait ses journées en position fœtale, alité et entièrement dépendant.

brûlé dans son lit 

«Pour moi, j'ai euthanasié mon grand-père», aurait déclaré la jeune femme pendant l’instruction, où elle a reconnu les faits. Le nonagénaire lui aurait demandé de l’aide, à plusieurs reprises, pour «en finir». 

Un soir d’août 2020, à l’aide d’un bidon d’essence, la petite-fille du vieil homme est soupçonnée d'avoir mis le feu à des feuilles de papier au pied du lit de celui-ci. C’est la fille qui a ensuite découvert le corps partiellement carbonisé de son père, mort intoxiqué par les fumées. 

Pour l’avocat de la défense, Me Claus, Emilie n’avait «plus la force de dire non» à son grand-père. «Il demandait à mourir, il demandait à ce qu’on l’aide à mourir. Il le demandait à tous ses proches : sa fille, son beau-fils, son fils, sa belle-fille»

«Je me suis dit qu’il voulait en finir, peut-être pas de cette façon, mais il voulait partir», a expliqué l'accusée aux enquêteurs.

verdict ce jeudi

Émilie n’a pas été placée en détention provisoire, elle comparaît librement devant la cour d’assises, aux côtés de ses parents qui la soutiennent. «Tout le monde sait que ce geste est un geste d'amour, un geste pour ce grand-père, ça ne veut pas dire que tout le monde cautionne», a souligné son avocat. 

Mère de deux enfants et ancienne professeur de langues, elle a été suspendue de l’Éducation nationale. Elle risque la réclusion criminelle à perpétuité, et dit aujourd’hui regretter son geste. Sa défense espère une peine avec sursis, le verdict est attendu jeudi 3 octobre au soir. 

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