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Disparition de Lina : ADN retrouvé, profil du suspect... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur

Lina n’a toujours pas donné de nouvelles. [FREDERICK FLORIN / AFP]

Le procureur de la République de Strasbourg, Alexandre Chevrier, a tenu, ce jeudi 19 septembre, une conférence de presse consacrée à l’affaire Lina. Au cours de celle-ci, plusieurs éléments nouveaux ont été communiqués.

Presqu’un an jour pour jour après sa disparition, Lina reste introuvable. Néanmoins, les enquêteurs continuent de travailler sur ce dossier complexe, notamment en raison du décès du principal suspect dans cette affaire : Samuel Gonin.

Et c’est lors d’une conférence de presse, organisée ce jeudi 19 septembre au palais de justice de Strasbourg, que le procureur de la République, Alexandre Chevrier, est revenu sur les derniers éléments de l’enquête.

Le magistrat a notamment révélé que des affaires appartenant à la jeune Lina, disparue le 23 septembre 2023 à Plaine alors qu’elle prenait la direction de la gare de Saint-Blaise-La-Roche pour rejoindre Strasbourg, ont été retrouvées dans le sac à main présent dans la boîte à gants du véhicule volé, de type Ford Puma, utilisé par Samuel Gonin avant son suicide.

Parmi ces affaires figurent un miroir, des faux-cils, la coque de téléphone ainsi que les écouteurs de Lina. Le téléphone de la victime n’a, quant à lui, pas été retrouvé. Surtout, le procureur de la République a fait savoir que dans le coffre de la voiture se trouvaient «deux cordes». Sur l’une d’elles, les enquêteurs ont identifié le profil génétique de l’adolescente et celui de Samuel Gonin.

Aucune trace de sang n’a été détectée

Pour Alexandre Chevrier, cela «tend à démontrer qu’à un moment ou à un autre, Lina a été ligotée».

En revanche, le procureur de la République de Strasbourg a insisté, à plusieurs reprises, sur le fait qu’aucune trace de sang n’a été détectée à l’intérieur de l’habitacle.

Le profil génétique de l’adolescente et celui de Samuel Gonin, ainsi que l’ADN de deux autres personnes rencontrées par le principal suspect après la disparition de Lina, ont été également identifiés dans la voiture.

L’ADN de Lina a été identifié «sur les sièges arrières, sur la ceinture de sécurité de la place arrière centrale et sur la partie rouge du système de la boucle de la ceinture passager arrière droit», a poursuivi le magistrat, excluant l’intervention d’une tierce personne au moment de la disparition de l’adolescente.

«Aucun élément de l’enquête ne favorise l’intervention d’une tierce personne», a dit Alexandre Chevrier, rappelant que le principal suspect, Samuel Gonin, roulait souvent seul.

D’ailleurs, le 23 septembre 2023, jour de la disparition de Lina, ce véhicule volé à Ettlingen, dans la région de Fribourg, et utilisé par Samuel Gonin, se trouvait à proximité du lieu de la disparition de l’adolescente. 

Samuel Gonin a «tout fait pour se rendre indétectable»

Au cours de cette conférence de presse, le procureur de la République de Strasbourg a également fait savoir que le principal suspect, Samuel Gonin, a été hospitalisé à plusieurs reprises en psychiatrie. «L'examen psychiatrique de Samuel Gonin fait état de plusieurs hospitalisations en psychiatrie mais aucune maladie psychiatrique n'a été mise en évidence», a affirmé le magistrat.

Mais l’été 2023 semble marquer une rupture dans son parcours, selon le procureur. «Il quitte sa famille, consomme du cannabis et de la cocaïne, parfois sous forme de crack et mène une vie d'errance».

Lina et Samuel Gonin ne se connaissaient visiblement pas et l'homme a «tout fait pour se rendre indétectable». «Il n'a utilisé aucune ligne téléphonique entre août et décembre 2023, il a pris soin de désactiver le GPS de la Ford Puma. Son identification a été possible grâce au système de traçage embarqué, à l'issue d'un travail de police technique et scientifique remarquable», a détaillé Alexandre Chevrier. 

De son côté, le suspect n’a pas fait de référence à l’adolescente, disparue à l’âge de 15 ans, dans ses derniers écrits. Il ne l’a cité dans aucune lettre. Le procureur de la République a également rappelé qu'«aucun indice» ne confirme «l'usage d'une arme à feu». Cependant, «des couteaux de cuisine ont été retrouvés dans la voiture mais pas de trace de sang et il (Samuel Gonin) vivait dans sa voiture en grand désordre». 

Bien que le décès de Samuel Gonin, le 10 juillet 2024, complique la tâche aux enquêteurs, Alexandre Chevrier a insisté sur le fait qu’en «théorie, tout reste possible», le corps de Lina n’ayant pas été retrouvé.

«L’enquête se poursuit de manière active, en premier pour retrouver Lina : il n’est pas question d’abandonner», a-t-il conclu.

Plus de 400 auditions menées par les enquêteurs

Pendant sa prise de parole, le lieutenant-colonel Jean-François De Decker, commandant de la section de recherches de Strasbourg, est, quant à lui, revenu sur les moyens mobilisés par la gendarmerie nationale pour retrouver Lina.

Selon lui, une centaine de personnels ont été engagés au début des investigations, comprenant des équipes cynophiles, des moyens aériens, des plongeurs avec sonars et drones ainsi que des techniciens en identification criminelle.

Puis, avec l’avancée de l’enquête, une cellule nationale dédiée a mobilisé vingt gendarmes à temps plein pour tenter de résoudre le mystère entourant la disparition de l’adolescente.

«Les enquêteurs ont travaillé avec méthode, de manière exhaustive, avec une vision élargie et avec l'appui de l'IRCGN, du SCRC (Service central du renseignement criminel)», a-t-il expliqué.

Et de poursuivre : «Une centaine de signalements ont été recensés, 400 auditions ont été menées et plus de 300 véhicules ont été analysés, plus de 6.000 pièces de procédure, plus de 20.000 km2 couverts en vidéo».

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