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Élue agressée à Saint-Denis : le chef d'entreprise commanditaire condamné à trois ans de prison ferme

Mouloud Bezzouh a été condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis ce jeudi 27 juin. [Philippe HUGUEN/AFP]

L’entrepreneur Mouloud Bezzouh, 57 ans, a été condamné ce jeudi par le tribunal correctionnel de Bobigny à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir commandité le passage à tabac d’Oriane Filhol, une adjointe au maire de Saint-Denis.

Ce jugement «marque un moment important sur la question de l'agression des élus locaux en France, c'est vraiment un soulagement», a déclaré à l'AFP Katy Bontinck, première adjointe au maire PS Mathieu Hanotin après l’audience.  

Ce jeudi 27 juin, le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné un chef d’entreprise à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir commandité le passage à tabac d’Oriane Filhol, une adjointe au maire de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), pour une raison inconnue. 

Les faits se sont déroulés en décembre dernier et avaient bouleversé l’opinion publique. Serial entrepreneur engagé dans le monde associatif, Mouloud Bezzouh, 57 ans, a été reconnu coupable d'avoir envoyé des jeunes, contre la promesse de rémunération, agresser l’élue alors qu'elle rentrait chez elle. 

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet qui avait demandé quatre ans de prison, dont un avec sursis. «Cette réponse ferme vient marquer cette nécessité d'ouvrir les yeux sur le fait que demain la démocratie représentative n'aura plus de représentants, notamment à l'échelon local», a indiqué Katy Bontinck. 

«J'ai perdu une partie de ma liberté» 

Le 20 décembre 2023 au soir, Oriane Filhol, sixième adjointe au maire en charge des solidarités, avait été suivie dans la rue à Saint-Denis par deux hommes alors qu'elle sortait du conseil d'administration du bailleur social de la ville, sur la route du retour à son domicile. Rattrapée alors qu'elle tentait de s'enfuir, la trentenaire avait finalement été passée à tabac dans le hall d'un immeuble où elle s'était réfugiée.

Légèrement blessée la jeune femme n’en reste pas moins marquée psychologiquement. «J'ai perdu une partie de ma liberté, de mon indépendance, auxquelles je tiens beaucoup. Je ne peux plus me déplacer après une certaine heure seule, j'ai besoin que des collègues me raccompagnent jusqu'à mon domicile», a-t-elle confié au tribunal à l'audience. 

En janvier, trois jeunes hommes de Saint-Denis, âgés de 18 à 22 ans, ont été arrêtés et condamnés. A leur procès, ils avaient expliqué s'être vu promettre 2.500 euros chacun par un mystérieux commanditaire, dont ils ont tu le nom, pour frapper une personne qu'ils ne connaissaient pas. 

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