5 personnes qui organisaient des lotos au profit d’associations ont été interpellées dans la région de Nîmes et placées en garde à vue, avant d’être relâchées. Elles n’auraient reversé qu’une infime partie des bénéfices aux organismes.
Un butin qui risque de leur coûter cher. Les enquêteurs de la Police judiciaire soupçonnent une équipede cinq personnes d'une même famille d’avoir organisé des lotos illégaux à Caissargues (Gard). Arrêtées mardi 18 juin et placées en garde à vue, elles ont été relâchées. Une enquête est toujours en cours, selon la procureure de la République de Nîmes.
Le couple de septuagénaires domicilié à Caissargues, au sud de Nîmes (Gard), leurs deux enfants et un cinquième individu, gérant d’une société de lotos, ont été interpellés par le Service central des courses et jeux. La petite organisation familiale est soupçonnée d’avoir réuni un chiffre d’affaires estimé à plus de 14 millions d’euros depuis 2018, à raison d’une cadence soutenue de 28 lotos par semaine, principalement en ligne, organisés avec 200 à 600 joueurs.
Le business se serait déroulé dans des studios d’enregistrement. Un chapiteau était également utilisé à Nîmes pour les jeux physiques.
Une dette fiscale estimée à 4 millions d'euros
Les lotos, qui étaient organisés au profit de différentes associations, comme le prévoit l’article L322-4 du code de sécurité intérieure, mettaient en jeu des cadeaux très prestigieux tels que des voyages, des bijoux ou encore des accessoires high-tech. Cependant, les associations touchaient moins de 10% des bénéfices, ce qui est totalement illégal. Les enquêteurs ont identifié plus de 185 organisations qui auraient pu être lésées.
Les membres de cette famille ont été interpellés dans le Gard, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, avec l’appui de la police judiciaire de Marseille, de Nîmes, de Montpellier, mais aussi du service des douanes de Perpignan. Plus d’1,6 million d’euros ont été saisis sur leurs comptes, en plus d’une dizaine de véhicules. Les cinq organisateurs devraient notamment être poursuivis par l’administration fiscale, accusés d’avoir accumulé, depuis le début de leurs activités, une dette fiscale estimée à 4 millions d’euros.
«Il s’agit de la plus importante affaire de lotos illégaux réalisée en France à ce jour», a indiqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, dans un communiqué. «Cette opération d’envergure vise à protéger à la fois les nombreux joueurs et les associations victimes», a-t-elle précisé. Le gérant de la société, de son côté, a contesté les faits, expliquant qu’il était «prestataire de service, rien de plus», a-t-elle ajouté.
À ce jour, l’enquête se poursuit afin d’identifier les associations victimes de l’offre de jeu illégale, mais aussi pour définir les responsabilités des différents protagonistes, a indiqué Cécile Gensac.