Pierre-Olivier K., infirmier militaire, a été retrouvé pendu dans sa cellule de prison. Il était placé en détention provisoire, étant soupçonné de meurtre lors d’une mission au Tchad.
Des circonstances à éclaircir. L'adjudant-militaire Pierre-Olivier K. s’est pendu dans sa cellule du centre pénitentiaire de Fresnes, quatre jours après y avoir été incarcéré, le 14 mai dernier. Il était soupçonné de meurtre sur un soldat tchadien au cours d’une opération extérieure sur laquelle il était déployé.
Les faits remontent à septembre 2023, lors d'une mission au Tchad. Alors qu'il était en service dans la ville de Faya Largeau, Pierre-Olivier K. aurait pris en charge un soldat tchadien souffrant d'une infection au doigt. Le soldat tchadien a ensuite été retrouvé mort, «touché par plusieurs balles».
L'infirmier avait expliqué avoir agi en état de légitime défense, affirmant que le soldat l'avait menacé avec un scalpel puis une paire de ciseaux. Sa version a cependant été remise en question par l'enquête. Selon les témoignages et expertises, le soldat tchadien aurait reçu plusieurs balles dans le dos alors qu'il se dirigeait vers la sortie.
Deux enquêtes pour homicide volontaire et involontaire
Mis en examen pour homicide volontaire, Pierre-Olivier K. a été placé en détention provisoire le 14 mai 2024. Après un séjour à l'hôpital psychiatrique en métropole, il avait pu retrouver sa famille avant de demander à être réformé pour travailler dans le civil.
Son incarcération a été une épreuve difficile pour lui, selon sa famille et son conjoint, qui ont porté plainte contre X pour homicide involontaire. Son père a expliqué que l'adjudant-infirmier était fier d'avoir servi son pays mais «n'a absolument pas compris son incarcération, il s'est senti trahi».
Une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes de la mort du soldat tchadien et les circonstances du suicide de Pierre-Olivier K.