Si la découverte du crâne et de quelques vêtements du petit Émile dimanche dernier ont donné quelques indications et permis de faire avancer l’enquête, certaines questions restent encore sans réponse. Et ce, malgré la conférence de presse du procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, ce mardi 2 avril.
Des avancées conséquentes. Dimanche dernier, le parquet d’Aix-en-Provence indiquait que des ossements avaient été découverts à proximité du hameau du Vernet, là où avait disparu le petit Émile, en juillet 2023.
Après vérifications, il s’est avéré qu’il s’agissait bien du crâne du jeune garçon. Pourtant si cette information a relancé considérablement l’affaire, permettant également aux parents de savoir la vérité sur leur fils, certains éléments sont encore inexpliqués, et ce malgré la conférence de presse tenue par le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, ce mardi 2 avril.
Quelle est la cause de la mort d’Emile ?
Pour l'heure, rien ne permet d’expliquer comment le garçon de deux ans et demi a disparu, puis trouvé la mort. «Ces seuls os ne permettent pas de dire quelle est la cause de la mort d'Emile», a concédé le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, lors de son point presse.
Et «entre la chute, l'homicide involontaire et le meurtre, on ne peut toujours pas privilégier une hypothèse plutôt qu'une autre», a insisté le magistrat, dans sa première intervention face à la presse.
Pourquoi le crâne n’a-t-il pas été découvert avant ?
Le crâne et quelques dents du petit garçon ont été retrouvés par une randonneuse, ayant pris soin de tout placer dans un sac plastique avant de rentrer chez elle et d’appeler la gendarmerie.
Cependant, cette découverte, dans une zone déjà fouillée plusieurs fois, a réveillé une question souvent posée aux enquêteurs : Comment avez-vous pu passer à côté de ces ossements lors des recherches ?
En effet, si la zone avait été fouillée lors des battues organisées juste après la disparition d'Emile, il existait quand même «une chance infime» que les enquêteurs soient passés à côté des ossements lors des recherches.
«Si le lieu de la découverte du crâne d'Emile est bien situé dans le périmètre des recherches des premiers jours, je ne peux affirmer aujourd'hui que chaque mètre carré a été fouillé par un membre de l'équipe de recherche», a précisé le procureur.
«Pendant la deuxième phase de recherches, entre le 23 et le 25 juillet 2023, ont été employés des drones et des chiens de recherche de cadavres dont je peux dire avec certitude qu'eux, n'ont pas couvert la zone dans laquelle les ossements d'Emile ont été retrouvés le 30 mars dernier», a-t-il ajouté rappelant qu'il s'agit d'une zone «très végétalisée».
Emile a-t-il pu atteindre seul le lieu où les ossements ont été trouvés ?
Alors que l’affaire s’annonce longue et complexe, les enquêteurs tenteront également de savoir, pour répondre aux questions précédentes, si le petit Emile a pu se rendre seul là où certains de ses ossements ont été retrouvés.
Durant son intervention, Jean-Luc Blachon a indiqué que la découverte des ossements de l'enfant a eu lieu «1,6 kilomètres, à vol d'oiseau» du domicile des grands-parents d'Emile. Dans le détail, le lieu est situé à environ 1,7 kilomètre du hameau et à 25 minutes de marche pour un randonneur adulte. Ce sentier se trouve près d'un ruisseau qui descend de la montagne, avec à cet endroit-là une «très forte déclivité», de l'ordre de 30 %, a indiqué le magistrat.
Sous-entendu : personne ne peut affirmer que le crâne d'Emile et ses vêtements étaient à cet endroit depuis le 8 juillet. Ils ont pu être «ramenés par une personne humaine, un animal, ou bien les conditions météo», comme l'expliquait dès lundi la porte-parole de la gendarmerie nationale, Marie-Laure Pezant.