Le 10 février 2023, Pierre Palmade, au volant d’une voiture et conduisant sous l’emprise de plusieurs drogues, a provoqué un tragique accident de la route en Seine-et-Marne. Un an jour pour jour après les faits, bien que l’enquête soit achevée, la date du procès de l’humoriste demeure à ce jour inconnue.
Un mauvais souvenir qui garde toujours des traces douloureuses. Il y a un an jour pour jour, en début de soirée, un grave accident de la route a eu lieu vers Villiers-en-Bière, en Seine-et-Marne, à proximité de Dammarie-les-Lys. Parmi les voitures impliquées figure une Peugeot 3008 appartenant à l’humoriste Pierre Palmade.
Conduisant sous l’emprise de plusieurs drogues, l’humoriste a dévié de sa trajectoire percutant un autre véhicule. À l’intérieur de celui-ci se trouvaient Yuksel Yakut, 38 ans, son fils Devrim, 6 ans, et sa belle-sœur enceinte Mila, 27 ans. Cette dernière a perdu l’enfant qu’elle portait lors de la collision.
Par conséquent, à la suite de ce drame, Pierre Palmade a d’abord été mis en examen pour homicide et blessures involontaires par conducteur ayant fait usage de stupéfiants en état de récidive. Mais à l’issue de l’enquête, qui s’est achevée le 13 novembre dernier, soit neuf mois seulement après son ouverture, un rapport remis à la juge d’instruction de Melun a conclu «à la mort in utero du bébé porté par la victime de l’accident» alors qu’elle était à son 7e mois de grossesse.
Étant donné qu’en droit pénal, un fœtus n’a pas de statut, et la mort d’un fœtus ne peut donc être considéré comme la mort d’une personne, les charges pour «homicide involontaire» pourraient être abandonnées lors du renvoi en procès, dont la date reste pour l’heure inconnue.
Je suis responsable de la mort d'un enfant.Pierre Palmade
De son côté, Pierre Palmade s'est dit «culpabilisé» par la perte du bébé. «Je suis responsable de la mort d'un enfant (...) Qu'il soit mort avant ou après l'accouchement, le résultat est le même, c'est de ma faute», a estimé Pierre Palmade devant la magistrate le 26 septembre dernier lors d’un long interrogatoire, selon ses propos rapportés par Le Parisien.
«Je suis horrifié de savoir que je suis la cause de tout ça (...) J'ai bousillé la vie d'une famille. Je m'endors et je me lève avec ça, sincèrement», a-t-il ajouté.
Depuis juin dernier, le comédien a l'interdiction de quitter la région Nouvelle-Aquitaine. Son contrôle judiciaire l'oblige à suivre des soins pour traiter sa toxicomanie. Jusqu’à présent, Pierre Palmade suit une thérapie à Bordeaux pour lutter contre ses addictions.
Des séquelles toujours marquantes pour les victimes
Hormis la mort du bébé, les dégâts physiques lors de cette collision étaient conséquents. Devrim, lui, a subi de multiples fractures. Selon son père, le garçonnet a eu «la mâchoire broyée, la peau déchirée, le crâne fissuré et deux lésions cérébrales». Le bambin est resté 6 jours dans le coma. Mais jusqu’à maintenant, Devrim est toujours traumatisé par ce qu’il a vécu il y a un an.
«Quand une personne tente d’aborder le sujet de l’accident, Devrim part directement dans sa chambre et s’enferme. Il veut rester seul. Je n’ai jamais osé en reparler avec lui. Je ne veux pas lui faire revivre cette journée. J’aimerais juste qu’il efface cet accident de sa mémoire le plus vite possible. Mais je suis conscient que ça n’arrivera pas. Son visage est marqué de cicatrices indélébiles. Il n’oubliera jamais», a raconté Yuksel Yakut à nos confrères de Paris Match.
«Avant, il aimait bavarder, jouer. Il était hyperactif. Maintenant, il ne veut plus rien faire. Il a peur tout le temps. Il est retourné à l’école depuis quelques semaines, mais il ne participe plus en classe, ne parle plus avec ses camarades. Ni avec moi d’ailleurs. J’ai beaucoup de peine», a-t-il ajouté.
Yuksel Yakut, kurde originaire d’Agri en Turquie, a lui aussi subi de graves blessures. Il est resté 5 mois à l’hôpital et a subi au moins 7 opérations. Tout comme Devrim, Yuksel Yakut est également traumatisé. Il vit avec près de 50 vis dans son corps. «Quand je me suis réveillé du coma, je ne savais pas où j’étais. Je me revois allongé sur ce lit, avec mon ventre ouvert jusqu’au cou, mes jambes et mes bras couverts de bandages. Je ne pouvais bouger aucun de mes membres», a précisé cet ancien travailleur dans le désamiantage à nos confrères.
«Tout mon corps était fracturé»
«Tout mon corps était fracturé. Mon grand frère et mon petit frère sont entrés dans la chambre et m’ont expliqué pourquoi j’étais dans cet état. Le choc. Je ne me souvenais pas de l’accident. Pour me protéger, ils m’ont caché que mon fils était dans le coma et que ma belle-sœur Mila avait perdu son enfant. Ils m’ont dit que tout allait bien», a-t-il poursuivi.
Mila, elle, ne s’est jamais remise du drame. «Mila ne va pas bien du tout. Elle ne veut rien montrer, mais j’ai bien remarqué son regard. Quand elle voit des enfants, son visage se crispe, elle devient triste. Elle l’attendait tellement ce bébé ! Tomber enceinte a été un vrai parcours du combattant. Elle avait enchaîné plusieurs fécondations in vitro. Et ça avait enfin marché ! Je ne sais pas si elle retrouvera le sourire un jour», a raconté Yuksel Yakut.
Dans cette même affaire, deux fournisseurs des orgies de drogues de l’humoriste ont été condamnés en novembre dernier par le tribunal de Melun à des peines allant jusqu’à un an de prison ferme pour trafic de stupéfiants. Quant à Pierre Palmade, le procès pourrait se tenir fin 2024 ou encore en 2025.