Deux hommes sont poursuivis pour avoir participé à l'enlèvement d'un docker retrouvé mort au Havre en 2020. Ils doivent connaître le délibéré du tribunal ce jeudi 12 octobre.
Enlevé puis tué. Allan Affagard avait été retrouvé mort le 12 juin 2020 à Montivilliers, près du Havre (Seine-Maritime). En septembre dernier, dix ans d'emprisonnement ont été requis à l'encontre de deux hommes soupçonnés d'avoir participé à l'enlèvement de ce docker, en lien avec un trafic de stupéfiants dans la zone portuaire. Le tribunal correctionnel doit rendre son délibéré ce jeudi 12 octobre.
Les deux prévenus n'ont pas été jugés pour enlèvement et séquestration, mais pour association de malfaiteurs. Avec un troisième homme, qui sera jugé en octobre, ils ont été les seuls à être renvoyés devant la justice à l'issue de l'instruction sur la mort d'Allan Affagard.
La procureure de la Juridiction interrégionale spécialisée de Lille, Virginie Girard, avait estimé qu'il n'était pas possible de «caractériser positivement la participation» des deux prévenus aux faits d'enlèvement et séquestration, tout en considérant que «personne ne peut aujourd'hui affirmer que ce ne sont pas eux qui ont commis les faits car ils ne disposent d'aucun alibi solide».
Le premier homme, Mathias L., condamné à 17 reprises, est soupçonné d'avoir joué le rôle d'un logisticien, «d'un fournisseur de moyens et d'une nourrice». Il est reproché au second, Dimitri D., déjà condamné pour enlèvement, d'avoir apporté une aide matérielle, à savoir un véhicule, une Clio blanche, et un téléphone impliqué dans les faits.
La victime avait reçu des menaces
La victime, Allan Affagard, avait elle même été mise en examen en 2018 pour association de malfaiteurs en lien avec le trafic de stupéfiants au port. Dans cette affaire, six têtes présumées du réseau, qui réceptionnait des chargement de cocaïne venus d'Amérique latine, ont été condamnées à des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle.
Le docker, lui, «était devenu une source inscrite au bureau central des sources et communiquait des informations», selon Virginie Girard. L'enquête a montré qu'il se sentait en danger et avait reçu des messages menaçants peu avant sa mort, pour lesquels il avait déposé une plainte.