Le rappeur Français MHD a été condamné ce samedi 23 septembre à douze ans de prison aux assises de Paris, pour le meurtre d’un jeune homme en 2018 dans le cadre d’un règlement de comptes entre bandes rivales.
Il pourrait faire appel. L’étoile montante de l’«afro-trap», MHD, a été condamné ce samedi à une peine de prison de douze années. Il comparaissait avec huit coaccusés pour le meurtre d’un jeune homme en 2018, dans le cadre d’un règlement de comptes entre bandes rivales.
En plus du rappeur, cinq des coaccusés ont également été condamnés à des peines allant de dix à dix-huit ans de réclusion criminelle. Trois autres hommes ont pour leur part été acquittés, la cour considérant que l'un d'eux, Wissem E., n'était pas sur les lieux au moment du crime, et que pour les deux autres, Saber B. et Moussa K., elle ne disposait pas d'éléments de preuves suffisants pour les condamner.
L'accusation avait requis dix-huit ans de réclusion criminelle contre l'artiste, de son vrai nom Mohamed Sylla, treize à vingt ans de prison contre six autres accusés, et deux acquittements. A noter que les condamnés ont dix jours pour faire appel.
Un procès sous le prisme de la «loi du silence»
Pour rappel, les faits s’étaient déroulés dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, lorsqu’un jeune homme s’était fait renverser par une voiture dans le 10e arrondissement de la capitale, puis passé à tabac par une dizaine d'hommes et lacéré de coups de couteaux. La voiture avait été retrouvée le lendemain, incendiée, dans un parking.
Au cœur du dossier, un règlement de comptes entre jeunes de la cité des Chaufourniers, surnommée la cité rouge, dont viennent les accusés, et celle, voisine, de la Grange aux Belles, situées dans les 10e et 19e arrondissements.
Si MHD a toujours clamé son innocence, les enquêteurs ont pu déterminer que la voiture incendiée lui appartenait et ont également pu l’identifier sur une des vidéos de la scène. Néanmoins, les conseils de la défense ont fustigé - à la fin des trois semaines de procès - la façon dont ont été menées les investigations, dénonçant un dossier «construit à partir d’une rumeur» et s'appuyant sur des éléments «boiteux» et des témoignages manquant selon eux d'objectivité.
Quant aux autres accusés, appelés à la barre, c’est la «loi du silence qui s’est opérée». En effet, même la plupart des témoins convoqués ne se sont pas présentés, par peur de représailles. Vendredi, les avocats de MHD, Elise Arfi et Antoine Vey, avaient plaidé l'acquittement pour leur client, comme l'avaient fait avant eux les avocats des autres accusés.