Ce vendredi 16 juin, une jeune femme de 21 ans a été condamnée par la cour d'assises du Val-d'Oise à sept ans de prison. Elle a été reconnue coupable d'avoir tué son nouveau-né en le jetant par la fenêtre de son immeuble situé à Pontoise (Val-d'Oise). Les faits remontent à février 2021.
La cour d’assises du Val-d’Oise a rendu son verdict. Une femme âgée de 21 ans a été condamnée à sept ans de prison. Emma B. comparaissait depuis le lundi 12 juin pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans. Cette dernière a été reconnue coupable d'avoir tué son nouveau-né en le jetant par la fenêtre du sixième étage de son immeuble, situé dans le quartier des Louvrais à Pontoise, le dimanche 21 février 2021.
À l’origine, la jeune femme, alternante en comptabilité au moment des faits, donne naissance à son enfant seule dans sa chambre de l’appartement familial ce même jour, vers 19h. Sa famille n'est au courant ni de sa relation amoureuse de trois ans, ni de sa grossesse. Le bébé sort rapidement.
«J’ai ouvert le balcon et je l’ai jeté»
«Pour moi, il était déjà mort. J’ai ouvert le balcon et je l’ai jeté. J’étais vraiment perdue. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela. Je m’en voudrai toute ma vie», concède la jeune femme lors de l’audience, d'après Le Parisien.
Face à la cour ce mardi, elle assure avoir fait un déni de grossesse, jusqu’à ce que «la tête du bébé soit sortie toute seule», selon La Gazette du Val-d’Oise.
Après avoir perdu une grande quantité de sang lors de l’accouchement, cette dernière est emmenée par son père aux urgences. Alertés par les médecins, les policiers retrouvent vite le corps sans vie du nourrisson recouvert de terre. La chute du sixième étage a provoqué un traumatisme cranio-encéphalique sévère, à l'origine du décès. Sa grossesse lui avait été officiellement annoncée la veille des faits, et datée à cinq mois, lors d'une échographie dans une clinique. En revanche, aucune trace de coup porté sur le nouveau-né n’a été constatée.
La version des faits de la jeune femme contestée
Selon l’accusée, le bébé n’a pas émis de cri, ni le moindre signe de respiration. Cette version des faits est rapidement mise à mal par l’autopsie réalisée sur l’enfant, qui confirme que de l’air a bien été retrouvé dans ses poumons. «Même si l'enfant a pu, selon vos dires, ne pas manifester de signe de vie, le fait que vous l'ayez jeté tout de suite par le balcon après avoir coupé le cordon ombilical, sans d'autres vérifications, démontre que vous aviez l'intention de vous en débarrasser, de lui donner la mort», a expliqué le président de la cour, Arnaud Desgranges.
La défense de la jeune femme est aussi contestée sur la version du déni de grossesse qu’elle avance. Elle déclare avoir appris être enceinte à la suite d’une échographie effectuée 48 heures avant l’accouchement. Or, les investigations menées dans son téléphone par les forces de l’ordre témoignent de recherches effectuées par la jeune femme autour de la grossesse fin janvier. Finalement, le président de la cour a révélé, qu'Emma B. était «effectivement dans une situation de déni de grossesse et enfermée dans ce déni, ceci jusqu'au 20 février».
La peine, deux fois inférieure aux réquisitions de l'avocate générale
Dans le box, Emma B. est restée stoïque à l'annonce de sa peine de sept ans d'emprisonnement. La magistrate avait, ce vendredi matin, fustigé «un geste éminemment violent» qui «n'est pas accidentel» et requis 14 années de réclusion criminelle. «Je trouve que c'est une peine sévère pour cette jeune fille qui a fait deux ans et demi de détention provisoire», a réagi son avocate, Azia Mumtaz Taj, précisant qu'elle n'allait pas interjeter appel. Dans sa plaidoirie, Me Taj a néanmoins dénoncé le manque d'accompagnement du personnel médical après l'annonce officielle de la grossesse.
Un temps placés en garde à vue, les parents de l’accusée sont finalement mis hors de cause grâce à des éléments prouvant qu’ils ignoraient tout de la grossesse de leur fille.